Arnaques: 54% des escroqueries ont lieu sur Facebook, WhatsApp ou Instagram, faites attention

Facebook, Instagram et WhatsApp. (illustration) - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
"Bonjour, c'est votre conseiller bancaire. Nous avons détecté des opérations suspectes sur votre compte". Vous avez sûrement déjà reçu un message de ce type sur WhatsApp, Messenger, ou une autre application de messagerie instantanée.
Il s'agit d'une arnaque bien rodée, parfois appelée "spoofing". En se faisant passer pour votre conseiller, usurpant même parfois le numéro du service anti-fraude de votre banque, l'escroc vous demande vos codes confidentiels. Afin prétendument de rétablir la situation. Mais en réalité pour valider des opérations d'achat ou des virements frauduleux.
Le point commun de la plupart de ces tentatives de fraude: elles ont lieu sur des applications de Meta, la multinationale qui détient Facebook, Instagram et WhatsApp. D'après un rapport sur la sécurité des consommateurs et la criminalité financière rédigé par la néobanque Revolut, ces trois applications représentent 56% des escroqueries de ce type dans le monde.
67% d'arnaques en plus au second semestre 2024
La banque en ligne s'est appuyée sur les signalements qu'elle a reçus de victimes dans l'ensemble des pays où elle est présente. Ce qu'elle a constaté, c'est également que les arnaques de ce type (fraude bancaire) ont particulièrement augmenté sur WhatsApp au cours de l'année 2024. De 67% entre le premier et le second semestre. De quoi talonner Facebook (Messenger), qui reste encore l'application où ce type d'escroquerie reste dominant.

Une augmentation qui interroge sur les moyens que met Meta pour lutter contre les arnaques de tout type. Mais le groupe de Mark Zuckerberg n'est pas le seul à être infesté de fraudeurs. L'application Telegram a elle connu une augmentation de 121% des cas d'usurpation bancaire. Au total, elle représente désormais 18% des situations d'usurpation bancaire.
Cette messagerie instantanée a pour point commun avec WhatsApp d'être cryptée, chiffrée de bout en bout. Pour les utilisateurs, cet argument est souvent un gage de confidentialité, de sécurité. Malgré cela, l'UFC-Que Choisir note dans un article sur le sujet que ces dispositifs de chiffrement pourtant mis en avant par ces sociétés "ne protègent pas des fraudeurs".
Les arnaques à l'emploi, un fléau en France
Enfin, Revolut s'est intéressé à d'autres types d'arnaques. Et la néobanque a notamment repéré une spécificité typiquement française: les escroqueries au faux job. Elles sont particulièrement répandues chez nous puisqu'elles ont représenté 28% des signalements. Seule l'Italie est davantage touchée par ce fléau, avec 52% des cas.
Ces arnaques peuvent prendre plusieurs formes, mais une des plus répandues ces derniers mois est l'arnaque dite "à la tâche". Le fraudeur vous contacte pour vous proposer un job consistant en réaliser de petites tâches depuis chez soi. Liker une vidéo, mettre un avis Google, rédiger un commentaire...
Une commission vous est alors véritablement versée, afin de vous mettre en confiance et vous inciter à continuer. Mais au bout d'un moment, vous devez payer pour continuer. L'engrenage s'enclenche alors et vous risquez de perdre gros. Là encore pour ce type d'arnaque, les fraudeurs contactent leur victime avec essentiellement WhatsApp et Telegram.
Pour Revolut, la prévalence de ce type d'arnaque chez nous "souligne la nécessité de poursuivre les campagnes de sensibilisation ciblées". Et de prendre des mesures pour lutter contre la propagation de ces escroqueries.