L'Arcep vous appelle? Attention, c'est une arnaque bien rôdée

Une personne en conversation téléphonique (photo d'illustration). - Unsplash
"Bonjour, je travaille pour l'Arcep". Si un numéro vous appelle sur votre téléphone et que la conversation démarre ainsi, soyez particulièrement vigilants, il peut s'agir d'une arnaque bien rôdée.
L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), appelée également le "gendarme des télécoms", a publié début septembre une mise en garde sur des appels mensongers qui utilisent son nom pour piéger les consommateurs.
Depuis le mois de juin dernier, l'Arcep a reçu plus de 200 signalements de cette arnaque, via la plateforme publique "J'alerte l'Arcep", et précise dans sa mise en garde qu'elle n'appelle pas directement "les consommateurs par téléphone".
Se faire passer pour l'Arcep, la police et le procureur
Le dernier signalement date de la mi-septembre, avec le témoignage d'un homme auprès de la radio Ici.
Tout commence par l'appel téléphonique d'une femme qui prétend travailler pour l'Arcep et l'informe que son identité a été usurpée pour l'ouverture d'une ligne téléphonique à son nom chez l'opérateur SFR. "Cette dame me demande si je veux porter plainte, à cela je réponds oui", indique-t-il.
Certains escrocs prétentent également d'autres motifs, comme une identité usurpée pour réaliser des virements bancaires. La personne fait ensuite "croire à un transfert de l’appel et se fait passer pour la police", pointe l'Arcep.
Le prétendu inspecteur de police apprend à l'homme que l'affaire est plus grave et que son nom apparaîtrait dans un dossier de grand banditisme et de blanchiment d'argent. Le policier lui recommande alors la plus grande discrétion et l'informe que le procureur de la République le contactera le lendemain.
"Je suis à ce moment-là plutôt déstabilisé. Je décide de passer outre l'injonction de confidentialité", raconte l'homme, qui décide de contacter les gendarmes.
Lorsque le téléphone sonne le lendemain comme prévu, avec au bout du fil le faux procureur, l'homme l'informe qu'il est à la gendarmerie et qu'il est sur haut-parleur. Et là, l'escroc lui intime de "raccrocher aussitôt".
"Recueillir des informations personnelles"
L'objectif de cette manipulation est clair, "recueillir des informations personnelles" des consommateurs, comme l'alerte l'Arcep. L'homme n'y a pas échappé, puisqu'il a donné son nom, prénom et adresse à tous ces faux interlocuteurs.
L'Arcep précise par ailleurs que les escrocs s'intéressent également aux numéros de passeport, signatures électroniques et éventuellement aux informations bancaires.
Mais alors, que faire? Si vous recevez un tel appel, n'y donnez pas suite et raccrochez rapidement. En effet, pour rappel, l’Arcep ne contacte pas les consommateurs par téléphone.
Si, en revanche, vous êtes tout de même pris dans la conversation, soyez méfiants et ne transmettez jamais vos informations bancaires ni vos informations personnelles et n’informez pas vos interlocuteurs de votre absence à votre domicile.
En cas de doute, vous pouvez également contacter les autorités de police ou de gendarmerie pour vous assurer de l’identité de votre interlocuteur.
Vous pouvez aussi signaler en ligne ou par SMS cette tentative d’usurpation via le dispositif 33700.