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Arnaques

Un créancier vous demande de l'argent par mail? Attention à l'arnaque au virement

Focus sur cette arnaque en ligne. (Illustration)

Focus sur cette arnaque en ligne. (Illustration) - Pixabay

À l'occasion du mois de la cybersécurité, RMC Conso s'est intéressé aux différentes escroqueries qui peuvent toucher les consommateurs en ligne. Focus sur la fraude au virement qui consiste à détourner le destinataire d'un transfert d'argent.

Une usurpation d'identité qui peut coûter cher. Elle s'appelle fraude au virement ou au "faux RIB". Son but: tromper la victime, en usurpant l’identité d’un créancier avec lequel elle est en relation et lui faire réaliser un virement vers un compte bancaire détenu par un escroc. RMC Conso vous dévoile comment marche cette arnaque et comment faire si on en est victime.

Comme beaucoup d'arnaques, celle au virement repose sur le principe où une victime est flouée par ce qu'elle croit être un créancier, ou une personne de confiance. Dans ce cas, il s'agit un intermédiaire qui a usurpé l'identité de son artisan, notaire, avocat, propriétaire ou bailleur, et qui contacte la victime en prétextant une demande de fonds. Bien souvent, cette demande est accompagnée d'un RIB falsifié contenant les coordonnées d’un compte bancaire qu’il détient pour dérober le montant du virement.

"Ce type d’escroquerie est souvent consécutif au piratage d'un compte de messagerie. Il peut s’agir du compte mail du créancier avec lequel la victime est en relation ou bien de celui de la victime dont l’escroc aura pris le contrôle", explique le site gouvernemental Cybermalveillance.

Une fois l'identité du créancier assimilée par l'escroc, celui-ci va alors identifier une transaction imminente ou récurrente entre les deux parties pour se faire virer l’argent sur son compte. Cet acte malveillant peut coûter cher aux escrocs, s'il a été réalisé par le piratage de la messagerie électronique de la victime, celui-ci encourt trois ans d’emprisonnement et de 100.000 euros d’amende (article 323-1 du code pénal).

Comment peuvent réagir les victimes?

En cas de doute sur une transaction demandée sur ce modèle, il faut immédiatement contacter son créancier par son numéro de téléphone habituel pour vérifier la véracité de la demande. Si la transaction est déjà effectuée, les consommateurs doivent alerter leur banque de l'opération frauduleuse pour tenter de la faire annuler.

"Dans le cas contraire, demandez le retour des fonds. Votre banque pourra exiger une copie de votre dépôt de plainte pour instruire votre demande", ajoute Cybermalveillance.

Pour que le dépôt de plainte soit le plus complet possible, il est nécessaire de conserver les preuves des échanges et de la transaction: messages reçus, les relevés de comptes ou autre facture. Le dépôt peut se faire auprès d'un commissariat de police, en brigade de gendarmerie ou par écrit au procureur de la République du tribunal judiciaire dont vous dépendez.

Un numéro de téléphone existe pour accompagner les victimes dans leurs démarches judiciaires: 116.006 (appel et service gratuits). La plateforme Info Escroqueries du ministère de l'Intérieur a aussi mis en place une ligne téléphonique, joignable de 9h à 18h30 du lundi au vendredi: 08.05.80.58.17.

Lilian Pouyaud