Les mutuelles santé ont encore augmenté en 2025: changez de contrat et économisez jusqu'à 647 euros

La prime annuelle moyenne d'une mutuelle atteint 645 euros en 2024 (illustration). - RVillalon / Shutterstock
S'assurer contre les pépins de santé coûte plus cher chaque année. Dans l'édition 2025 de son baromètre de l'assurance santé, le comparateur en ligne LeLynx.fr évoque une "forte hausse des cotisations" de mutuelle. Entre 2023 et 2024, les tarifs ont augmenté en moyenne de 6%. Et depuis le début de 2025, ils ont encore pris 2% supplémentaires.
Le montant de la prime annuelle fluctue naturellement en fonction de l'âge et du profil de l'assuré, mais le comparateur a estimé qu'en moyenne il était de 645 euros en 2024, contre 606 euros en 2023. Pour des séniors, on peut facilement dépasser les 1.000 euros.
Cette tendance haussière du coût des mutuelles n'est pas nouvelle. Mais Arthur Martiano, dirigeant de LeLynx.fr, note qu'elle s'est accélérée.
"Le rythme de hausse est bien supérieur à celui de l'inflation. Cela s'explique notamment par la généralisation du dispositif 100% santé et le reste à charge zéro. Mais aussi l'augmentation des dépenses de santé, la revalorisation de certains actes médicaux...", liste-t-il.
Selon ce spécialiste, la tendance risque de continuer dans les prochaines années. Et pourrait même s'accentuer davantage en fonction des décisions politiques futures. Le gouvernement, en recherche d'économies budgétaires, pourrait qui sait réduire les dépenses de la Sécurité sociale...
Changer sa mutuelle gratuitement et simplement
Mettre un peu plus les patients à contribution en augmentant le ticket modérateur, et donc in fine le coût de leurs mutuelles: c'est une piste qui avait été évoquée lors du premier projet de loi de financement de la sécurité sociale 2025 du gouvernement Barnier. Une piste abandonnée avec la censure et le nouveau PLFSS.
De nouvelles hausses sont donc à prévoir sur votre contrat de mutuelle santé. Il existe pourtant un moyen de s'en prémunir: changer d'assureur.
"Tous les Français ne l’ont pas en tête, mais au bout d’un an de contrat vous pouvez librement changer pour en choisir un autre qui correspond mieux", rappelle Arthur Martiano.
Effectivement depuis la loi de résiliation infra-annuelle de 2019, quiconque peut résilier après une année de contrat. Et ce à la fois simplement et sans frais: le nouvel assureur peut se charger de la résiliation de votre précédent contrat, et vous êtes remboursé au prorata.
Changer de contrat peut donc être une bonne occasion de profiter de tarifs plus avantageux. Mais encore faut-il bien sélectionner son nouveau contrat. Pour cela, l'assuré doit avoir certaines choses en tête et suivre quelques conseils.
• Évaluer et anticiper ses besoins de couverture
Les mutuelles santé comportent en général cinq grands types de couverture. Celle pour les soins courants, c'est-à-dire soins médicaux dont tout le monde a besoin au quotidien (une visite de routine chez un dermato, un ORL...). Celle pour les frais d'hospitalisation: les chambres particulières par exemple ne sont pas couvertes par la Sécu. Puis les couvertures pour le dentaire, l'optique et l'auditif.
Pour chacune de ces couvertures, on peut souscrire à un niveau de remboursement plus ou moins élevé auprès de sa mutuelle. Si vous avez le même contrat depuis un moment et que vous ne savez plus exactement pour quoi vous êtes couverts, il est toujours judicieux de le reconsulter. Arthur Martiano du Lynx conseille ensuite d'anticiper ses besoins.
"Si l'on constate que sa vue baisse, et qu'on va peut-être avoir besoin de lunettes dans un avenir plus ou moins proche, il peut être intéressant de regarder ce que propose sa mutuelle. Si l'on se rend compte que l'on a une faible couverture en optique, il ne faut pas attendre et changer", insiste-t-il.
Anticiper le plus possible donc: il ne faut pas avoir déjà commencé à engager des frais. Avec le délai de carence, vous risqueriez de n'avoir aucun remboursement. Ce serait beau, mais l'assureur ne va certainement pas vous fournir un contrat pour que vous vous fassiez rembourser une grosse dépense très prochainement...
• Comparer les mutuelles pour trouver la meilleure
Mais en s'y prenant bien, on peut se tailler un contrat presque sur mesure. Qui à terme pourrait nous faire économiser plusieurs centaines d'euros. Notamment si, par exemple, vous vous apprêtez à accueillir un enfant ou commencez à vieillir.
Pour ce faire, il est essentiel de comparer les différents contrats de chaque mutuelle. Des comparateurs en ligne, comme LeLynx.fr, ou encore Meilleurtaux ou LesFurets.com permettent cela.
Bien que LeLynx.fr établisse régulièrement sur son site des classements des mutuelles les moins chères, Arthur Martiano affirme qu'il n'en existe pas une nécessairement meilleure que les autres. Les classements effectués correspondent toujours à un profil donné. Or, il existe une infinité de profils différents.
"Il n'y a pas de mutuelle objectivement la moins chère. Mais il existe bien une mutuelle la moins chère pour chaque profil", synthétise le dirigeant du Lynx.
Au moment de faire votre recherche sur un comparateur, affinez donc le plus possible votre profil pour trouver le contrat le plus adéquat. D'après le baromètre du Lynx, il est possible d'économiser jusqu'à 647 euros.
• Prendre une mutuelle familiale?
La plupart des assureurs proposent une complémentaire familiale. Ce type d'option permet de couvrir la santé de toute votre famille avec un seul contrat. Cela permet d'éviter d'avoir à cumuler les contrats individuels.
Si chaque membre du foyer a à peu près les mêmes besoins de couverture santé, un tel contrat peut être aussi avantageux sur le plan économique. Mais là encore, Arthur Martiano explique qu'il faut analyser son cas et déterminer en fonction.
"Si les besoins diffèrent selon les membres de la famille, que l'un a d'importants besoins en dentaire par exemple, le risque est d'avoir une couverture insuffisante. Et de se retrouver avec des frais de soins importants".
Dans ce cas de figure, il ne faut pas hésiter à préférer des contrats individuels pour chaque membre de la famille.
• Les mutuelles d'entreprise
Depuis 2016, les entreprises sont obligées de fournir une mutuelle collective à leurs salariés. Comme ce sont des contrats collectifs, les garanties sont souvent assez étendues (pour répondre aux besoins d'un maximum des salariés). Une bonne chose donc, même si vous pourriez vous retrouver avec des garanties qui ne vous concernent pas du tout.
L'autre avantage des mutuelles d'entreprise est qu'elles sont prises en charge à 50% par votre employeur. Votre prime annuelle sera donc moins élevée que si vous souscrivez à un contrat annuel de votre côté. Malgré tout, si vous avez des besoins spécifiques non couverts par cette mutuelle, il peut être intéressant de regarder ce que proposent les autres assurances.
Si j'ai souscrit à la mutuelle de mon entreprise mais que je quitte ou perds mon poste (à cause d'un départ à la retraite ou un licenciement par exemple), que se passe-t-il? Dans la plupart des cas, vous bénéficiez d'une portabilité de la mutuelle pendant 12 mois.
Si vous êtes éligible à l'assurance chômage (après un licenciement ou une rupture conventionnelle), alors votre mutuelle sera même payée à 100% pendant ces 12 mois. À la fin de ce délai vous devrez en revanche vous en trouver une autre. En revanche si vous avez démissionné, vous ne pouvez pas bénéficier de cet avantage.
Si vous partez à la retraite, vous bénéficiez également de cette portabilité de votre complémentaire santé, sans limite dans le temps. En revanche elle sera à vos frais, et son prix pourrait être réajusté à la hausse. Mais en général, les retraités finissent par changer de contrat pour en prendre un couvrant les soins liés à la vieillesse.
"Ce mécanisme est fait pour ne pas vous laisser sans contrat au début de votre retraite. Mais il s'agit plus d'une phase de transition", résume Arthur Martiano.
Souscrire dans une autre région pour payer moins cher?
Le baromètre du Lynx montre qu'il existe d'importantes différences de tarifs selon les régions. La Bretagne et le Pays-de-la-Loire sont les régions les moins chères de France avec des primes annuelles moyennes respectivement de 552 et 554 euros.
À l'opposé, la Corse et la région PACA sont les pires régions: comptez en moyenne 788 euros pour la première, 699 euros pour l'autre.
Ces disparités s'expliquent par plusieurs facteurs. D'abord certaines pratiques médicales locales: par exemple, les dépassements d'honoraires sont plus fréquents dans les grandes villes. Cela se répercute directement sur les primes. Le profil démographique d'une région joue aussi. Une population plus âgée, comme dans le Sud, implique des besoins médicaux plus importants et des primes plus élevées.

Face à des différences de prix si élevées, on peut se demander s'il ne serait pas intéressant de souscrire une mutuelle dans une région autre que celle où l'on réside. Arthur Martiano du Lynx est mitigé.
Il rappelle que peu importe où l'on souscrit, on devra déclarer le lieu où l'on vit. Si vous souscrivez chez un assureur breton alors que vous vivez à Paris, ce dernier établira le montant de votre prime en fonction. "Toutefois, cet assureur peut avoir une perception différente du risque, ou alors il peut y avoir une compétitivité plus forte dans sa région, ce qui peut orienter à la baisse le montant de votre prime", nuance-t-il.
Il note néanmoins que de plus en plus de souscriptions se font en ligne. Et que ce phénomène augmente la compétitivité à l'échelle nationale.