Olenbee, un nouveau dispositif qui permet d'utiliser les titres-restaurant avec sa carte bancaire

Chaque jour, vous êtes près de six millions à utiliser vos titres-restaurant. Il vous est peut-être déjà arrivé d'oublier votre carte ticket-restaurant chez vous? Vous vous demandez aussi souvent si tel établissement est éligible?
Vous ne pensez pas non plus systématiquement à sortir votre carte au moment de payer et vous avez aussi l'habitude de payer en deux fois, car le montant du titre n'est pas assez élevé pour couvrir votre dépense.
Lancée en mai dernier par des anciens salariés de Sodexo, la start-up française Olenbee a pour ambition de régler tous ces tracas grâce à un nouveau modèle de titres-restaurant.
L'objectif est clair, "le titre-restaurant s’intègre directement à la carte bancaire des salariés grâce à une application dédiée qui identifie et rembourse leurs dépenses éligibles à un titre-restaurant", est-il affirmé sur son site.
Un partenariat avec Deliveroo
En pleine expansion, Olenbee vient de s'associer avec Deliveroo et son catalogue de plus de 35.000 restaurants, comme le révèle LSA.
Auparavant, le paiement par carte ticket-restaurant n'était pas généralisé sur la plateforme, à cause du trop grand nombre d'émetteurs de titres-restaurant.
De plus, les marchands subissaient jusqu'ici une double commission: celle de Deliveroo et celle du pourvoyeur du titre restaurant.
"Nous offrons des coûts bien moindres que les émetteurs historiques. Cela permet à Deliveroo d’absorber la commission sans la répercuter sur le commerçant", assure Arnaud Martenat, cofondateur et CEO d’Olenbee.
Désormais, les consommateurs vont ainsi payer leurs commandes par carte bancaire, comme avant, mais grâce au système d'Olenbee, ils peuvent choisir si c'est avec leurs tickets-restaurant.
Valider chaque transaction
À condition, bien sûr, que leur employeur ait choisi Olenbee plutôt qu'un autre acteur du secteur (comme Endered par exemple) pour les titres-restaurant de leurs salariés. Depuis sa création, Olenbee a réussi à nouer des partenariats avec une quarantaine d'entreprises.
Mais alors, concrètement, comment ça marche? Le dispositif s'appuie sur une combinaison d'"open banking", qui permet à des prestataires tiers d'accéder de manière sécurisée aux données bancaires des clients (intitulés des transactions, noms des enseignes etc.) et d'intelligence artificielle, pour vérifier notamment si elles sont éligibles aux titres-restaurant (code APE ou NAF).
Grâce à cette méthode, qui a demandé près d'un an et demi de recherche et développement, près de "90% des commerces" sont reconnus, d'après le cofondateur. Celui-ci se montre d'ailleurs rassurant sur cette procédure.
"On n'accède pas aux comptes des salariés, seulement aux données liées aux dépenses dans des commerces de retail", précise-t-il au Parisien.
"Nous avons choisi Linxo, filiale du Crédit Agricole, agréée par la banque de France et l’ACPR pour nous accompagner sur la remontée, l’analyse et l’identification des dépenses éligibles à un avantage salariés. Grâce à ce partenariat, les utilisateurs d’Olenbee peuvent utiliser sereinement leur carte bancaire au quotidien", est-il expliqué sur leur site.
Le salarié n'a qu'à activer sa carte bancaire personnelle et télécharger l'application (sans risque donc de perdre ou de se faire voler sa carte). Chaque transaction alimentaire éligible, hors alcool, réglée en carte bancaire, lui est notifiée instantanément. Il aura donc une meilleure lisibilité de ses dépenses.
"Le montant pris en charge par l’employeur est versé sur Olenbee. Notre système identifie les dépenses éligibles aux titres-restaurant faites par le consommateur et nous les remboursons", décrit Arnaud Martenat auprès de Capital.
Ensuite, à l'utilisateur de valider la transaction pour la déduire de sa subvention repas, dans les limites légales de 25 euros par jour. Il aura juste un clic à faire pour se la faire rembourser en virement instantané, et devra donc choisir à quel rythme il souhaite être remboursé: tous les jours, toutes les semaines ou tous les mois.
680.000 lieux éligibles
Au-delà de la simplicité d'usage et de la praticité conférée par ce système, Arnaud Martenat a lancé Olenbee dans le but de bousculer le marché. Celui-ci est aujourd'hui dominé par quatre grands acteurs: Swile, Endered, Pluxee et UpCoop, qui s'octroient 99% du marché évalué à 10 milliards d’euros.
D'un côté, ces acteurs nouent un contrat avec les entreprises qui vont équiper leurs salariés de titres-restaurant. Et de l’autre avec les établissements de restauration ou les commerçants de produits alimentaires, qui acceptent ce type de paiement, moyennant une commission versée à ces quatre marques. En d’autres termes, tous les commerces de France n’acceptent pas automatiquement les titres-restaurant.
Avec le système d'Olenbee, il est possible d'utiliser les titres-repas dans près de trois fois plus d'endroits. Plus précisement, 680.000 à ce jour (contre 244.000 établissements avec la Comission nationale des titres-restaurant), y compris des petits maraîchers, des épiceries bio ou des plateformes de livraison.
"Hors de question de rentrer dans ce cartel", affirme-t-il, à qui il reproche de réclamer des commissions trop lourdes aux commerçants, de plus en plus nombreux par conséquent à refuser les paiements par ce biais.
Côté commerçants, avec Olenbee, c'est "zéro gestion administrative, zéro délai de paiement et des coûts divisés a minima par deux", est-il affirmé sur le site. Aucun chiffres ne sont cependant communiqués.
Et pour les entreprises, Olenbee promet un prix 40% inférieur à celui de ses concurrents. En effet, il y a une réduction des coûts de gestion liée au fait qu'il n'y ait "pas de cartes à livrer, donc pas de papier, ni de transport". Cela s'inscrit également dans les engagements RSE de nombreuses entreprises.
Par ailleurs, "il n'y a plus aucune gestion logistique, pas de distribution, pas de problème de carte qui marche ou qui ne marche pas. Le déploiement se fait instantanément puisque c'est via la carte bancaire qui est déjà dans la poche des salariés".
Chèques cadeaux, vacances...
À l'avenir, Arnaud Martenat prévoit du cashback, système qui permet de récupérer de l'argent après chaque achat, pour inciter les utilisateurs à aller chez tel commerçant.
La start-up, qui vient de lever deux millions d'euros, s'apprête à faire une nouvelle levée de fonds d’ici la fin 2025 pour un montant de cinq millions d’euros.
Le but, étendre ce service aux chèques cadeaux, voire aux chèques vacances, afin de simplifier et de décloisonner tout le modèle des avantages salariés.
Actuellement, le service compte 500 utilisateurs. "Nous espérons compter 10.000 utilisateurs d’ici à la fin de l’année 2025", conclut le cofondateur d'Olenbee.
Les avantages de ce service sont nombreux. Le pari est tout de même risqué sur ce marché très concurrentiel et composé d'acteurs puissants et bien ancrés. Si le mouvement n'est pas impulsé par les entreprises, la diffusion d'Olenbee aura du mal à suivre.