Alimentation: la soupe industrielle, si tentante par temps froid, est-elle une bonne option?

Les soupes industrielles contiennent beaucoup de sel. - AFP
Pratiques, réconfortantes et bon marché. C’est ainsi que sont souvent perçues les soupes de légumes commercialisées en supermarchés. Mais malgré les efforts faits par les industriels pour réduire leur teneur en sel et en sucre, ces produits ne sont toujours pas tout à fait sains. Faible concentration en légumes, grande quantité de sel, voire de sucre… Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste, nous aide à en savoir plus sur ces produits si tentants lorsqu'il fait froid.
Une quantité de sel considérable
Alors que les recommandations de l’OMS préconisent de ne pas dépasser 5 à 6 grammes de sel par jour, la majorité des soupes industrielles en concentre 1.7 gramme par 250 mL, ce qui représente environ une portion. “C’est assez conséquent pour un bol de soupe qui sera sûrement accompagné d’autres choses”, explique d'abord la diététicienne-nutritionniste.
L'importante concentration en sel s’explique par les fonctions de celui-ci. “C’est un additif de conservation, mais aussi un exhausteur de goût. Il permet de donner un peu plus de saveur à la soupe. Il pallie aussi la mauvaise qualité des légumes utilisés qui ne sont pas systématiquement mûrs pour des raisons de coût”, ajoute-t-elle.
Une consommation excessive de sel n’est pas sans conséquences, puisque le chlorure de sodium favorise l’hypertension artérielle notamment. Cette maladie chronique concerne un adulte sur trois en France, selon l’Inserm.
Un faible apport en fibres
Dans son numéro publié en janvier 2020, 60 millions de consommateurs a évalué les qualités nutritionnelles de 28 soupes de légumes. Un de leurs principaux constats est lié au faible apport en fibres. Selon le magazine, la plupart des soupes, potages et veloutés ne dépasseraient pas "le gramme de fibres par portion".
"Inutile de compter sur les soupes industrielles pour atteindre les 30 grammes quotidiens de fibres recommandés", indique 60 millions de consommateurs.
Florence Foucaut est un peu moins catégorique sur la question: “Bien que les légumes soient cuits et qu’on ait une perte en vitamines, il reste un peu de fibres qui restent utiles pour le transit. Ça reste intéressant, d’autant plus que ces produits sont généralement abordables.” La diététicienne salue également les “efforts” faits par des industriels pour "réduire la liste des ingrédients”.
Surveiller le gras et le sucre
En plus de la concentration en sel, “certains produits présentent une certaine quantité de matière grasse ajoutée sous forme de crème fraîche”, avance la diététicienne-nutritionniste. “Ce n'est pourtant absolument pas nécessaire”, affirme-t-elle.
La quantité de sucre est également à surveiller. “Dans la Knor 9 légumes, il y a plus de sucre de canne que de sel, avec environ 1%”, prévient-elle. Comme pour le sel, le sucre est un moyen “de pallier la qualité des matières premières. Il permet de relever le goût et de corriger l’acidité d’une soupe de tomates fabriquée à partir de produits pas tout à fait mûrs, par exemple”, analyse la spécialiste.
Se tourner vers des soupes maison
“Globalement, pour choisir une soupe industrielle, je conseille d’analyser la liste des ingrédients qui sont classés decrescendo. Plus un ingrédient arrive tôt, plus il est présent dans le produit. Donc, si dans une soupe aux poireaux le légume arrive seulement en cinquième position, c’est que ce n’est pas une super soupe”, alerte Florence Foucaut
En réalité, l’idéal est de se tourner vers une soupe maison. “Lorsqu’on cuisine nous-mêmes, on peut ajouter des herbes, des aromates, des oignons et des épices… Cela permet d’ajouter du goût sans abuser du sel.”
Mais malgré l’envie de faire du fait maison, le prix des légumes frais dissuade plus d’un consommateur. Si vous êtes dans ce cas, songez aux sachets de “légumes pour potage” vendus en supermarché. Ces derniers ne sont généralement pas assaisonnés et ne contiennent par conséquent aucune trace de sel, ni de sucre et encore moins de crème fraîche.