Soldes d'hiver: 5 conseils d'une association de consommateurs pour ne pas se faire avoir

Les soldes d'hiver commencent mercredi 10 janvier. - THOMAS COEX / AFP
Des pratiques plutôt insidieuses. Si dans l’imaginaire commun, les soldes sont avant tout synonymes de bonnes affaires, cette période est également propice aux méthodes commerciales trompeuses. Julie Vanhille, secrétaire générale de l’Association de Défense du Consommateur (Adeic), explique à RMC Conso les bonnes pratiques à adopter avant d'acheter un article soldé.
• Observer les prix avant la période de soldes
Plusieurs marques appliquent des augmentations artificielles de prix juste avant les soldes. Leur objectif est de pousser le consommateur à croire que la promotion est particulièrement alléchante.
“Cette pratique est complètement interdite par la loi. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est chargée de contrôler et de sanctionner les enseignes à ce sujet. En cas de constatation d’une augmentation du prix de référence quelques semaines avant les soldes, l’autorité peut infliger des amendes”, explique Julie Vanhille.
Pour le consommateur, cette pratique commerciale est difficile à repérer. En effet, ce dernier doit surveiller le prix de l’article convoité plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant les soldes, pour vérifier que son prix n’a pas été artificiellement gonflé à l’approche des remises.
• Calculer le pourcentage de remise
“L’étiquette d’un article soldé doit impérativement présenter trois informations: le prix de référence, le pourcentage de remise, et le prix final après rabais”, détaille la secrétaire générale de l’Adeic. Si ces informations ne sont pas clairement indiquées sur l’étiquette, le client est en droit de demander une justification au responsable du magasin qui est en "défaut vis-à-vis de la loi".
Julie Vanhille conseille aux clients de vérifier l’application du pourcentage de remise indiqué. “Il peut parfois y avoir des écarts. Avec par exemple un prix de base de 150 euros, une remise de 35% et un prix final de 100 euros au lieu de 97.5 euros. Les enseignes peuvent arrondir à quelques euros supplémentaires”, alerte-t-elle. La DGCCRF est également chargée d’opérer des contrôles pour vérifier la fiabilité des pourcentages de réduction affichés.
Si vous constatez une incohérence, signalez-la au responsable du magasin et faites valoir votre droit de bénéficier du pourcentage affiché.
• Vérifier les prix en magasin
Vigilance. C’est le maître-mot lorsque vous faites le choix d’acheter des articles soldés. Cette vigilance doit être décuplée lorsque vous faites vos achats en ligne, selon la représentante de l’Adeic. “Plusieurs marques proposent des tarifs plus élevés en ligne en affirmant que c’est une ‘exclu web’, alors que le prix est plus intéressant en magasin”, explique-t-elle.
Si vous repérez un article en ligne durant les soldes, n’hésitez pas à vérifier son prix en magasin ou chez les concurrents s’il s’agit d’un produit distribué par plusieurs enseignes. Surveillez également les frais annexes (livraison, frais de dossier…) qui peuvent considérablement gonfler le prix final.
• Analyser la qualité du produit
Certaines marques vont même plus loin en fabriquant des produits de moins bonne qualité pour ces opérations commerciales. “Il peut effectivement y avoir des collections prévues pour les soldes et les ventes privées avec des matières premières très bon marché”, alerte la spécialiste, avant d’ajouter “cette pratique constitue une vraie fraude”. D’autres enseignes ressortent de très anciens stocks pour les écouler durant cette période.
“Ils peuvent solder des collections d’il y a deux ou trois ans. Certains d’entre eux vont même jusqu’à afficher le prix de base initial, alors même que l’article a déjà été soldé il y a un ou deux ans”, avertit Julie Vanhille.
Selon elle, le nouveau prix de référence devrait “prendre en compte le premier rabais, en plus du nouveau” car “ce serait plus juste pour le consommateur”.
• Ne pas céder aux vitrines
Durant les soldes, les vitrines affichent toutes des rabais plus intéressants les uns que les autres. Mais une fois en magasin, la réalité est un peu moins alléchante, selon la secrétaire générale. “Les enseignes attirent les clients avec des vitrines qui affichent des “-60” ou “-70%” de réductions. Alors qu’en réalité, la majorité des articles sont à -20 ou -30% de rabais. “Il ne s’agit pas vraiment d’une arnaque, mais d’une pratique sournoise”, analyse-t-elle.
En effet, cette pratique pousse les consommateurs à faire des achats qu’ils n’avaient pas réellement prévus. Puisqu’une fois en magasin, ils peuvent se rabattre sur des offres moins intéressantes.
De façon générale, pour ne pas se faire avoir, il est avant tout conseillé de repenser son mode de consommation. "J'invite les clients à se demander s'ils ont réellement besoin de tel ou tel article avant de l'acheter", encourage Julie Vanhille.