Teneur en eau, manque de sel: une enquête pointe des anomalies dans la fabrication du beurre

La filière du beurre a fait l'objet d'une enquête. - congerdesign- CC
Une composition pas tout à fait conforme. Des enquêteurs de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) se sont intéressés à l’étiquetage et à la production du beurre. Leurs résultats, rendus publics fin décembre, lèvent le voile sur plusieurs non-conformités et pratiques frauduleuses. En tout, l’enquête affirme que la filière des matières grasses laitières présente 29,5% d’anomalies dans sa production.
L’étude s’est intéressée à 129 établissements qui représentent l’ensemble de la chaîne: fabricants de beurres artisanaux ou industriels, élevages, laiteries, supermarchés, magasins de producteurs, épiceries et commerces de détails (fromagers, crémiers, etc...).
Une teneur en eau trop élevée, pas assez de sel, manque de crème… RMC Conso vous explique ce qui est reproché à la filière de production du beurre.
Un dépassement de la teneur maximale en eau
Une des principales anomalies relevées est la forte composition en eau. “Les non-conformités se concentrent principalement sur l’étiquetage et la composition des beurres”, indique la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, dans son communiqué.
En effet, alors qu’un règlement européen fixe à 16% la teneur en eau maximale que peut contenir un beurre, près de 15% des échantillons contrôlés dépassent la limite. Cette anomalie permet de rogner sur les coûts de production. Pour cause, l'eau maintient le poids du produit et limite ainsi l'ajout de crème.
Pas assez de sel ou de crème
Quatre des beurres demi-sel contrôlés ne contenaient pas suffisamment de sel pour jouir de cette dénomination. Même s’il n’existe aucune réglementation qui impose une teneur en sel précise, l’usage veut que les beurres salés soient composés de 0.9 à 3 grammes de sel pour 100 grammes de produit.
Certains fabricants ont également été épinglés pour avoir indiqué sur l’emballage utiliser de la crème, alors qu’il s’agissait en réalité de matière grasse de lactosérum, beaucoup moins chère.
Par ailleurs, plusieurs produits dits "fermiers" ne renfermaient qu'un quart de la crème produite dans l'exploitation, le reste provenant d'un grossiste ou d'une coopérative laitière externe.
Cette enquête a permis de comprendre l'étendue des non-conformités aussi bien chez les producteurs agricoles que chez les industriels. Elle a donné lieu à 30 avertissements et à une amende.