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Farine, volaille, beurre... Ce qui va baisser et ce qui va augmenter en 2024

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Il devrait y avoir une amélioration sur le front de l'inflation en 2024. Les prix devraient baisser, promet le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Mais les industriels et distributeurs veulent nuancer ces annonces.

C'est promis, les prix de l'alimentaire vont commencer à baisser. C'est ce qu'a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dimanche sur France 3. Sur RMC et BFMTV, ce lundi, Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, a confirmé que les prix allaient baisser pour certains produits alimentaires.

Mais des incertitudes demeurent. Le prix du beurre, notamment, pourrait continuer à augmenter. Car la filière laitière fait encore face à des hausses. Elle doit composer avec une revalorisation salariale généralisée de 10%, à laquelle il faut ajouter des factures d'énergies toujours onéreuses. "Il va falloir qu'on le répercute sur les prix" lâche un cadre de filière qui exclut une baisse du prix du beurre pendant toute l'année 2024.

Pour la volaille, la situation est en revanche plus favorable. "Le prix des matières premières pour leur alimentation a chuté et l'épidémie de grippe aviaire est sous contrôle" résume un responsable du secteur.

Michel-Edouard Leclerc optimiste

Michel-Edouard Leclerc anticipe lui une baisse des prix du côté des céréales, avec la farine à un prix plus intéressant et des répercussions sur les pâtes et les pizzas notamment. "Je ne sais pas de combien mais ça va baisser", reconnaît-il.

Autre baisse attendue, celle sur les produits du grand import, les produits importés d'Asie et d'Océanie: "Le prix des conteneurs a été divisé par quatre ou cinq. On va donc avoir des baisses sur les produits venant de cette zone", assure Michel-Edouard Leclerc.

Face à Face : Michel-Édouard Leclerc - 08/01
Face à Face : Michel-Édouard Leclerc - 08/01
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Un coup de pression de Bruno Le Maire

Et ce n'est pas la guerre au Yémen, l'instabilité de la mer Rouge et la redirection de nombreux porte-conteneurs vers le Cap de Bonne-Espérance, rallongeant leur temps de trajet, qui vont augmenter les prix selon Michel-Edouard Leclerc. "Les transporteurs ont annoncé à leurs actionnaires qu'ils allaient devoir augmenter le prix. Mais qu'ils n'en profitent pas comme pendant le Covid-19. C'est plus long de passer par l'Afrique du Sud mais ils ne vont plus payer de droits de passage au Canal de Suez", assure Michel-Edouard Leclerc, qui craint cependant une hausse des assurances.

Les industriels voient surtout dans la prédiction de Bruno Le Maire un coup de pression en pleines négociations commerciales. "Le ministre veut qu'on active tous les leviers pour réduire nos marges", estime un cadre, avant de conclure: "Mais on ne le fera pas à n'importe quel prix, il ne faut surtout pas mettre le feu à nos campagnes". Selon le ministre de l'Economie, les baisses de prix des produits alimentaires devraient se voir dès la fin des négociations, le 31 janvier.

Guillaume Dussourt avec Alfred Aurenche