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Essayer ses commandes en ligne dans un bureau de Poste, c'est désormais possible

Quatre nouvelles cabines seront ouvertes d'ici le mois d'avril.

Quatre nouvelles cabines seront ouvertes d'ici le mois d'avril. - La Poste

Depuis novembre, La Poste teste des cabines d'essayage dans quelques bureaux à Paris et en Bretagne, pour permettre aux usagers d'essayer directement les vêtements et chaussures reçus par colis.

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir renvoyer immédiatement une commande en ligne qui ne convient pas? Des cabines d’essayage apparaissent dans des bureaux de poste pour permettre aux clients de renvoyer leurs colis. Ces cabines qui prennent la forme et la couleur des fameuses boîtes aux lettres jaunes sont expérimentées depuis fin novembre.

À date, quatre bureaux de poste proposent d’ores et déjà ce nouveau service. Deux sont à Paris dans les bureaux de Paris École Militaire et Paris Trinité, un à Lannion (Côtes-d’Armor) et un à La Rochelle (Charente-Maritime).

Quatre ouvertures prévues

Bien qu’il soit “trop tôt” selon La Poste pour dresser un bilan sur ces installations, les premiers retours des clients sont jugés “positifs”, explique La Poste à RMC Conso. En moyenne, 20 à 30% des achats effectués sur internet sont retournés par les clients.

D’ici le début de l’année 2024, quatre nouvelles cabines identiques verront le jour en France: Valenciennes Principal (mi-janvier), Saint-Étienne Grand Poste (mi-mars), Bordeaux Meriadeck (début avril) et Amiens Principal. Les services de la Poste justifient ces futures implantations par une “forte activité colis”.

Essayer et renvoyer au même endroit

“Un gain de temps et une solution pratique”. C’est la promesse de ces cabines. Ces espaces permettent aux clients de déballer, tester et essayer les articles. Une fois leurs achats réceptionnés ces derniers pourront aussitôt les renvoyer s’ils ne conviennent pas. Que les colis conviennent ou pas, La Poste annonce prendre en charge le recyclage des emballages.

Des bureaux de Poste ouvrent des cabines d’essayage pour que les clients testent leurs commandes en ligne.
Des bureaux de Poste ouvrent des cabines d’essayage pour que les clients testent leurs commandes en ligne. © La Poste

Balance, écran et gabarit

Au-delà de la forme et de la couleur des fameuses boîtes aux lettres jaunes, ces espaces de e-commerce sont dédiés à l’envoi et à la réception de colis.

“Composé d’une table et de chaises hautes, avec une prise pour recharger son téléphone, cet espace permet aux clients de préparer leur colis avant l’expédition ou de vérifier son contenu à la réception”, explique La Poste.

Dans la cabine, tout est pensé pour optimiser l’envoi des colis. Les clients y trouvent une balance, un gabarit permettant de mesurer l’épaisseur du produit et un écran interactif permettant de saisir les différentes caractéristiques liées à son envoi. “L’outil propose automatiquement au client l’emballage optimal, prenant en compte le format, la destination, ainsi que les services associés”, annonce La Poste. Une fois le colis préparé, un service d’impression permet d’éditer un bon de retour immédiatement.

La grogne des magasins physiques

Bien que la clientèle adepte des achats en ligne semble apprécier ces nouveaux espaces, la voix des commerçants physiques s’est fait entendre. Des associations marchandes ne voient pas ces cabines d’un bon œil. “En milieu rural, je peux comprendre. Mais ici, c’est presque de la provocation”, réagit Philippe Latronche, président de l’association des commerçants Lannion Cœur de ville à Actu.fr.

De son côté, la Fédération des détaillants indépendants de l’habillement, du textile et de l’équipement de la personne (Allure) a fait savoir sa colère vis-à-vis du dispositif sur LinkedIn. “Il ne manquait plus qu’une cabine d’essayage dans une entreprise 100% publique détenue par le Groupe Caisse des Dépôts à hauteur de 66% et l'État à hauteur de 34% pour les vêtements achetés sur Vinted, Shein, Temu…”, a publié Allure.

Interrogée sur ces réactions, La Poste assure que l’objectif de ces espaces est “d’accompagner et de simplifier la vie de nos clients, qui font déjà leurs achats en ligne. Cette démarche répond à une tendance de fond, et ne s’oppose pas aux commerçants de centre-ville, au contraire, elle permet de dynamiser les flux du centre-ville d’une certaine manière”.

Lilian Pouyaud