Cigarette électronique: combien allez-vous payer avec la taxe vapotage prévue par le gouvernement?
Une femme fumant sur sa cigarette électronique (photo d'illustration). - AFP
Si vous vapotez, vous risquez de payer plus cher vos recharges pour cigarette électronique à partir du printemps 2026. Ce mardi 14 octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté son projet de budget pour l'année prochaine. Celui-ci comporte une mesure prévoyant la mise en place d'une taxe sur les e-liquides.
À l'heure actuelle, ces fioles permettant de remplir le réservoir de sa cigarette électronique sont uniquement soumises à une TVA de 20%. Mais le gouvernement, qui souhaite faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État, envisage d'alourdir cette fiscalité.
30 à 50 centimes de plus par flacon
Concrètement, cette taxe représenterait un surcoût de 30 à 50 centimes d'euro pour une fiole de 10 millilitres qui coûte actuellement en moyenne 5 euros. En fonction du taux de nicotine dans le produit, le montant de la taxe sera plus ou moins élevé.
L'idée d'une telle imposition de ces produits n'est pas neuve. Déjà l'année dernière dans le cadre des débats autour du budget pour 2025, un amendement visant à mettre en place une taxe vapotage avait été déposé. En frappant ainsi au porte-monnaie les quelque 3,5 millions de Français qui fument la cigarette électronique, le gouvernement espérait rapporter entre 150 et 200 millions d'euros.
Finalement, la censure du gouvernement Barnier n'avait pas permis à cette mesure de voir le jour. Celle-ci était par ailleurs plus forte que la mesure prévue par Sébastien Lecornu, puisqu'elle envisageait une taxation de 15 centimes par millilitre. Un flacon de 10 ml de e-liquide nicotiné ou non nicotiné aurait ainsi été environ 1,5 euro plus cher.
Une mesure à l'encontre de la santé publique ?
En moyenne, un vapoteur modéré consomme autour de sept flacons de liquide par mois. Cette nouvelle taxe pourrait donc lui coûter autour de 3 ou 4 euros de plus par mois. Cela dépend toutefois beaucoup du profil du vapoteur. Certains, ayant par exemple arrêté la cigarette récemment, peuvent fumer plus d'une vingtaine de flacons par mois.
Pour cette raison, cette annonce de taxe est déjà très mal perçue. Même si à long terme la cigarette électronique peut provoquer des risques cardiovasculaires et pulmonaires, vapoter reste beaucoup moins nocif que fumer. Et la "vape" est perçue par beaucoup comme un des moyens les plus efficaces pour aider à arrêter de fumer.
Plusieurs tabacologues, ainsi que le Fivape (le syndicat de l'industrie du vapotage), estiment donc que cette mesure va à l'encontre de la santé publique.