Le prélèvement à la source aura-t-il vraiment un effet sur la consommation?

Finalement, c'est oui. Après une semaine de tergiversations, le gouvernement a annoncé mardi le maintien du prélèvement à la source au 1er janvier 2019. Il y aurai également "quelques ajustements", a précisé Edouard Philippe, mardi soir, qui permettront aux Français de ne pas avoir à avancer trop de trésorerie.
Cela concerne en réalité 5 millions de foyers fiscaux. Si vous employez une nounou, une femme de ménage, si vous faites des dons aux associations, si vous investissez dans le locatif, vous bénéficiez donc de crédits ou de réductions d’impôt. A la base, la réforme prévoyait que 30% de ces crédits vous soit versés en janvier, le reste en septembre. Finalement, 60% vous seront versés dès le 15 janvier, calculés sur la base de votre déclaration 2017.
Mais cela suffira-t-il à calmer les inquiétudes des 33 autres millions contribuables? Certains économistes comme Pascal de Lima prédisent une baisse de la consommation et une baisse de confiance du contribuable. Au moins pour la première année, le temps de s’habituer à ce nouveau mode de collecte de l’impôt.
Beaucoup, comme Youssef, redoute en effet l’effet psychologique en regardant leur fiche de paie du mois de janvier amputée d'une partie des revenus.
"A la fin du mois, on verra bien qu'on aura touché moins. Ca pourra avoir un impact sur les dépenses du quotidien. Etant donné qu'il y aura moins d'argent, on va se réguler et donc on aura moins tendance à dépenser. Je vais vouloir épargner autant, mais avec moins d'argent, je vais moins consommer"...
Il y aura sans doute quelques difficultés au début, reconnaît Gérald Darmanin, mais pas de bug systématique. Bercy est prêt. Près de 300 millions d’euro ont été dépensés pour la mise en place des nouveaux logiciels et la formation du personnel de l’administration fiscale.