Chèque énergie: pourquoi son attribution ne sera pas automatique en 2025?

Le site pour faire une demande de chèque énergie. (Illustration) - Maxime Martinez / RMC
Des bénéficiaires risquent de ne pas le toucher. En 2025, le mode d'attribution du chèque énergie va changer. Cette année, le chèque qui permet de financer ses factures liées à l'énergie pour plusieurs millions de contribuables (6 millions en 2024) était envoyé automatiquement, selon leurs ressources et les déclarations de la taxe d'habitation. Des données dont l'administration se servait pour calculer la composition d'un logement. Mais depuis sa récente suppression, il n'y a visiblement pas de solution envisagée par le gouvernement pour pérenniser cette attribution automatique.
Comme le relèvent nos confrères de Moneyvox, l'administration compte désormais s'appuyer sur le point de livraison de l'électricité du logement (PDL), en plus du revenu fiscal de référence, pour connaître la composition des logements et déterminer les ménages éligibles.
Pas d'inquiétude pour les anciens bénéficiaires dont la situation n'a pas évolué, ces derniers vont continuer de recevoir leur chèque énergie automatiquement. Les nouveaux éligibles, eux, seront soumis à une déclaration sur une plateforme dédiée.
"Cela va encore pénaliser les petits revenus, déplore auprès de Moneyvox Françoise Thiebault, coordinatrice énergie du Conseil national des associations familiales laïques (CNAFAL). On s'éloigne de l'automatisation du dispositif qui garantissait un bon taux d'utilisation. Cette solution pénalisera les nouveaux bénéficiaires et ceux qui sont touchés par l'illectronisme."
Un risque de non-recours
Pour les associations de consommateurs, cette nouvelle démarche pourrait provoquer un taux de non-recours plus important que les années précédentes. Laissant des milliers de bénéficiaires éligibles sans connaissance de leurs droits.
D'autant que la campagne 2024 du chèque énergie, sur le même modèle, a causé la non-réception dudit chèque pour près d'un million de personnes. Une plateforme de réclamation avait alors été mise en place, mais pointée du doigt par l'UFC-Que choisir, l'association estimant que les démarches pouvaient "renforcer la fracture numérique pour certains concernés".
Selon le service non gouvernemental aide-sociale.fr, le taux de non-recours aux aides sociales en France oscillerait entre 30 et 40%.