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"L'État abandonne les locataires": une association de consommateurs appelle à augmenter les APL

La CLCV a publié ce lundi une pétition appelant à la revalorisation du "forfait charges" des APL.

La CLCV a publié ce lundi une pétition appelant à la revalorisation du "forfait charges" des APL. - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

L'association de consommateurs CLCV a publié ce lundi une pétition appelant à la revalorisation du "forfait charges" des APL. Elle accuse l'État "d'abandonner les locataires" et demande que les ménages les plus pauvres soient aidés pour faire face à la hausse des factures.

L'association de consommateurs CLCV a lancé ce lundi une pétition adressée au président de la République et au Premier ministre pour augmenter les APL, l'aide au logement touchée par plus de 70% des ménages les plus précaires. En 2023, cette aide représentait en moyenne 219€ par mois et par ménage. Mais le "forfait charges", partie intégrante de l'aide, destiné à régler une partie des factures (eau, électricité ou encore chauffage) n'a que très peu augmenté en 18 ans. Pour l'association, cette faible hausse est "totalement décorrélée de l’évolution du coût de la vie".

La pétition rassemble ce mardi un peu plus de 25.000 signatures.

Les locataires face à l'augmentation des factures

Depuis 2019, le "forfait charges" suit une revalorisation annuelle identique aux APL. Mais depuis 2018, ce dernier n'est plus indexé sur l'inflation. En 2023, son montant était de 58,08€ pour une personne seule ou un couple sans personne à charge, auquel sont rajoutés 13,17 euros par personne à charge supplémentaire.

Dans son communiqué, la CLCV prend l'exemple d'une facture de 2013 couverte à 42% par les APL ("forfait charges" à 52,93€). Dix ans plus tard, cette prise en charge redescend à 18% ("forfait charges" à 58,08€) après déduction du bouclier tarifaire et des aides exceptionnelles.

En s'appuyant sur une enquête réalisée par l'Union sociale pour l'habitat (USH) en février 2024, la CLCV affirme que 25% des locataires d'un logement social présentent un impayé, contre 3% en 2020. En cause: un parc locatif affecté par les crises liées au Covid puis la crise énergétique ou encore l'inflation. Une situation qui peut même empirer pour les résidents de "passoires thermiques".

"Les Français ont à supporter une augmentation considérable de leurs factures d’énergie. La facture d’électricité par exemple a explosé de 200% depuis 2006, dont 45% lors des deux dernières années", alerte la CLCV.

Un "forfait charge" rehaussé à 100€

Ce n'est pas la première fois que le sujet des APL revient dans l'actualité. En 2017, ces aides étaient tronquées de 5€. L'année suivante, le gouvernement a supprimé l’APL accession, qui permettait à des ménages de devenir propriétaires pour la première fois. Quatre ans plus tard, une réforme venait compléter cette casse à travers la contemporanéisation (APL en temps réel), qui a réduit le budget APL de 1,2 milliard d’euros par an. En 2024, celui-ci représente 16,66 milliards d'euros.

Fin mars, une rumeur évoquant la fin de cette aide au logement a poussé Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, à démentir.

Inquiète de la pérennité de cette aide, la CLCV accuse l'État "d'abandonner les locataires depuis 18 ans" et espère voir le "forfait charges" rehaussé de 100€ par mois, "afin que celui-ci couvre au moins 30% des charges dues, soit un taux de solvabilisation similaire au niveau de 2017".

Lilian Pouyaud