Journée du café: expresso, filtre, dosettes... Comment les Français préfèrent-ils le boire?

Machine à café (illustration) - Unsplash / Illustration
Mercredi 1er octobre, c'est la journée internationale du café. 9 Français sur 10 déclarent en boire, selon une étude Ipsos/Nescafé, mais pas tous sous la même forme. Filtre, expresso, dosettes... À chacun sa préférence.
En tout cas, la quasi totalité des consommateurs de café possèdent une machine à la maison: 86% des foyers français possèdent au moins un équipement, selon les chiffres communiqués par le Gifam, le groupement des marques d'appareils pour la maison, à RMC Conso.
Outre la seule question du goût, il y a aussi l'effet de mode: les tendances de consommation évoluent au fil du temps et les machines à café au sein des foyers se transforment... et se multiplient. Sur ces 86%, près de la moitié a même deux machines différentes.
"Cela prouve que même si les tendances évoluent, les machines ne sont pas substituables entre elles, elles se complètent. La traditionnelle cafetière à filtre a encore des adeptes qui aiment en boire une grande tasse le matin notamment," explique Laurent Cours, directeur études et statistiques du Gifam.
La machine à capsules a détrôné la cafetière à filtre
Elle reste d'ailleurs un des appareils les plus présents chez les Français, 42% en ont une. Néanmoins, la cafetière à filtre a été détrônée par la machine à capsules ou dosettes, qui équipe 56% des foyers, contre seulement 8% en 2004: en 20 ans, la praticité et la rapidité de cette machine a conquis la France, alors même que son système n'est pas du tout écologique, et, surtout, qu'il est le plus cher du marché. Une tasse revient en moyenne à 30 centimes, selon les calculs que nous avions réalisés il y a quelques mois, contre 12 centimes pour une tasse de café filtre.
Mais la nouvelle star du rayon petit électroménager dans la catégorie machine à café, c'est évidemment la machine à expresso, celle équipée d'un broyeur à grains. La version automatique, avec laquelle il suffit d'appuyer sur un bouton pour moudre les grains et faire le café a connu un important bond sur les quatre dernières années. Alors qu'elle n'équipait que 5% des consommateurs en 2021, c'est aujourd'hui 13%, selon le Gifam.
Sa croissance a toutefois ralenti et en 2025, c'est la machine à expresso manuelle qui progresse le plus. Cela peut surprendre: dans un marché qui cherche à proposer toujours plus d'innovations pour rester dymanique, dans la mesure où, sur ce secteur, le renouvellement d'achat est a priori faible (une fois qu'on est équipé, on ne rachète pas avant plusieurs années), c'est au contraire le retour au manuel qui est en plein boom.
Moudre ses grains et faire son propre café
La tendance s'explique à la fois par l'exigence de qualité des consommateurs, de plus en plus grande, et par la mode, de manière plus générale, du fait-maison.
"Les consommateurs aujourd'hui recherchent un résultat professionnel à la maison, et ces machines se rapprochent de ce qu'ont les baristas. Mais cela va de pair avec la volonté de prendre soin de sa santé et donc le choix de transformer soi-même des produits bruts," analyse Laurent Cours.
"Il y a une volonté d'apprentissage du café, les gens ne veulent plus du café standard, ils ont un niveau d'attente plus élevé."
De la même manière que de nombreux consommateurs veulent désormais faire leurs propres glaces ou encore leurs propres bières, les amateurs de café veulent un café à la maison, qui soit aussi bon que ce que peuvent proposer les nombreux coffee-shop qui envahissent les centre-villes.
Café de spécialité, macchiato, café aux champignons...
D'ailleurs, même manuelles, les machines se perfectionnent, et viennent désormais avec leur lot d'options ou accessoires comme le mousseur à lait. De quoi satisfaire les envies de cappuccino, macchiato, latte, etc.
Car en dehors des équipements de la maison, le café lui-même est on ne peut plus tendance: on trouve de plus en plus de café dit de spécialité, appellation réservée aux grains les plus réputés, mais aussi de boissons à base de café et de lait, ou encore des cafés enrichis à tout un tas de compléments prétendument vertueux (collagène, vitamines, champignons...).
Autre preuve que le secteur est particulièrement dynamique: malgré une hausse spectaculaire des prix (50% en deux ans sur certaines marques de café moulu), la consommation elle ne baisse pas en France et reste stable: on continue d'en acheter 6 kg par an et par habitant, et d'en boire 2,6 tasses par jour.
À l'échelle mondiale, elle augmente même, avec l'arrivée de nouveaux consommateurs comme les Chinois, qui, malgré leur tradition millénaire du thé, se mettent de plus en plus à boire du café.