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Selon une étude, un logement social rénové consomme en moyenne 28% d'énergie en moins

La rénovation énergétique est-elle efficace pour faire des économies?

La rénovation énergétique est-elle efficace pour faire des économies? - New Africa - Shutterstock

L'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) a publié début mars une étude comparative sur les consommations énergétiques de plus de 9.000 logements sociaux parisiens, rénovés entre 2012 et 2020. Une première en termes d'étude énergétique, mais dont les résultats doivent être observés dans le détail.

Quel est l'impact réel de la rénovation énergétique de mon logement? Souvent posée, cette question parvient difficilement à trouver des réponses. En cause: des logements de différents dimensionnements au sein d'un même parc immobilier, qui ne répondent pas aux mêmes besoins et aux usages. Difficile alors de quantifier les économies faites sur sa consommation d'énergie. L'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) s'est penché sur la question en ce qui concerne le logement social et a publié le 5 mars le premier volet de son étude "Consommations réelles d’énergie des logements parisiens", basée sur l'étude de 9.162 logements sociaux de la capitale.

Un travail inédit lié à la récente publication des données locales de consommation énergétique réelle, sur laquelle l'Apur s'est appuyé. Il en ressort que si les rénovations ont effectivement un rôle à jouer, les données présentées doivent être rapportées aux modes de consommations.

-28% d'énergie consommée

En moyenne, un logement issu du parc social parisien étudié consomme 28% d'énergie en moins après des rénovations énergétiques. Une donnée qui s'appuie sur les consommations d'énergies en chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, en éclairage et consommations auxiliaires. Selon les opérations, des écarts de baisse variables de 18% à 31% sont constatés.

Mais cette baisse n'est pas égale à l'ensemble des logements, comme le confirme l'étude. Le bilan des consommations en 2022 fait ressortir l’impact déterminant du mode de chauffage sur le niveau de consommation.

  • Au sein des logements équipés d’un chauffage électrique, la consommation médiane d’énergie réelle finale est de 65 kWh par m² et par an.
  • Elle sera de 129 kWh pour les logements équipés d’un chauffage individuel au gaz.
  • Pour les logements équipés d’un chauffage collectif, elle est de 174 kWh par m² et par an pour le gaz et de 140 kWh pour le chauffage urbain (alimenté par une chaufferie).
"Au vu des résultats, le mode de chauffage ressort comme un facteur discriminant du niveau de consommation énergétique. Il explique à lui seul une grande partie des écarts observés", explique l'Apur.

Capacités de régulation

Concernant les niveaux de consommation plus faibles dans les logements chauffés individuellement, l'Apur évoque le reflet de la "capacité de régulation et les efforts de sobriété consentis par les habitants". Un effort en lien direct avec une hausse des prix de l’énergie, menant parfois à une précarité énergétique.

Au contraire des logements chauffés collectivement, où la régulation et la réduction des pertes thermiques sur les réseaux secondaires dans les parties communes (d’eau chaude sanitaire notamment) sont "des leviers d’économie d’énergie".

Entre 200 et 450€ d'économie par an

Toujours selon l'Apur, ces baisses de consommation d'énergie dans les logements rénovés peuvent se traduire par une baisse allant jusqu'à 2.2236 kWh de moins par an. Soit une économie de 200 à 450€ par an et par ménage, selon l’énergie de chauffage considérée.

Et d'ajouter qu'aucun effet rebond (une augmentation des consommations énergétiques consécutive à la diminution observée à la suite de la réalisation des travaux de rénovation) n'a été observé. "[Cet effet] peut néanmoins être à l’origine de baisses modérées des consommations d’énergie observées sur certaines opérations", précise l'organisme d'urbanisme.

En conclusion de son étude, l'Apur appelle à des suivis réguliers des consommations énergétiques réelles des logements du parc social, mais aussi d'une meilleure documentation du risque de précarité énergétique des locataires des logements chauffés en électrique. Le tout, accompagné d'une connaissance de l’usage des logements, en hiver comme en été.

Lilian Pouyaud