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Plus de produit tout en augmentant le prix de manière explosive: qu'est-ce que la stretchflation?

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Après la cheapflation et la shrinkflation, c'est la stretchflation qui est utilisée par les industriels pour tenter de camoufler la hausse des prix appliquée dans les rayons. En quoi consiste cette pratique? Comment s'en protéger? RMC Conso vous explique.

Les industriels ne manquent pas de méthodes pour mieux faire passer la hausse des prix auprès des consommateurs. Après la shrinkflation, qui fait l'objet d'un décret obligeant dès juillet les supermarchés à indiquer aux clients les produits dont la quantité a baissé sans que leur prix diminue, c'est au tour de la stretchflation de s'inviter dans les rayons.

Une hausse insidieuse du prix au kilo

La stretchflation, du verbe anglais "to stretch", qui signifie "étirer", consiste à légèrement augmenter le poids d’un produit tout en gonflant considérablement son prix. C'est le journaliste Olivier Dauvers, journaliste spécialisé en consommation, qui a évoqué pour la première fois ce terme sur son site.

Il mentionne notamment le cas des pains fourrés, "Original Bun's" de la marque Mccain repérés chez Intermarché. L'ancien format pesait 400 grammes et était vendu 2.93 euros, soit 7.33 euros le kilo. Le nouveau format pèse quant à lui 460 grammes et est vendu à 3.99 euros, soit 8.67 euros le kilo. Cela représente une hausse du prix au kilo estimée à 1.54 euros. La quantité vendue a augmenté de 15% et le prix de 35%.

Le prix au kilo: la boussole à suivre dans les rayons

Le prix au kilo de tous les produits alimentaires est un meilleur élément de comparaison que le prix unitaire. Cela est d'autant plus valable dans le contexte inflationniste traversé par le pays. Les supermarchés ont l'obligation d'afficher cette information dans les rayons.

"En plus du prix de vente, le consommateur doit être informé du prix à l’unité de mesure (prix au kilogramme, au litre) accompagné de l’unité de mesure. C’est le cas pour la majorité des produits alimentaires et certains produits d’hygiène et d’entretien", explique la DGCCRF sur son site.

Il existe toutefois quelques exceptions. C'est notamment le cas pour certains produits pré-emballés "qui sont pour des raisons techniques, dispensés de cet affichage, comme les sachets de plantes aromatiques de moins de 30g, certains sucres, confitures de moins de 50 g, certains fromages vendus à la pièce, etc", explique l'autorité.

Une dérogation existe aussi pour certains liquides, comme l'eau, les sodas, mais aussi les glaces et sorbets. C'est également le cas pour le pain et les viennoiseries. En effet, l'affichage du prix au kilo n'est obligatoire que pour les produits vendus à l'unité de moins de 200 grammes, comme le rapporte le site des Grands Moulins de Paris.

Sabrine Mimouni