Boissons, glaces, margarine... Quels sont les produits les plus touchés par la shrinkfllation?

La shrinkflation et la cheapflation touchent plusieurs produits. - AFP
Des pratiques qui dupent les consommateurs. La shrinkflation et la cheapflation ont gagné de nombreux rayons durant les dernières années. La première repose sur une réduction de la quantité vendue, tout en maintenant ou en augmentant le prix. La deuxième consiste à supprimer ou à substituer un ingrédient par un autre de moins bonne qualité et moins cher. Dans une étude publiée le 12 décembre dernier, Ipsos révèle que 67% des Français jugent ces agissements inacceptables.
"Globalement, ces pratiques concernent environ 2% des produits vendus en grandes surfaces, ça reste une minorité. Les autres articles s'inscrivent plutôt dans une inflation classique", nous prévient Sophie Coisne, rédactrice en chef adjointe de 60 Millions de consommateurs.
Mais y a t-il des familles de produits plus concernées que d'autres ? Les associations de consommateurs ont épinglé plusieurs articles, sans réussir à clairement établir des familles de produits.
"Pas suffisamment de données en France"
"Contrairement aux États-Unis, en France, on ne dispose pas de suffisamment de données pour dire quelles sont les familles d'articles les plus concernées par la shrinkflation et la cheapflation", affirme Sophie Coisne. En effet, des chiffres clairs rapportés par la Fondation Jean Jaurès évoquent les secteurs les plus concernés par l'inflation masquée aux États-Unis. Ils évoquent les snacks, les pâtisseries, le thé et les couches pour nourrissons.
"À notre connaissance, un tel suivi rapproché des produits subissant la shrinkflation n’existe pas en France", avance la Fondation.
Même son de cloche du côté de L'UFC-Que choisir, qui nous explique "ne pas avoir assez d'éléments" pour définir quels sont les rayons les plus touchés.
"Les snacks, le papier toilette, les couches..."
Si les associations de consommateurs ne possèdent pas de données claires sur les types d'aliments les plus affectés par la shrinkflation et la cheapflation, 60 Millions évoque la liste de 150 produits publiée en septembre dernier par BFMTV.
"On y retrouve des snacks, du papier toilette et des couches", affirme Sophie Coisne.
En effet, plusieurs snacks, et notamment les chips vendues par le groupe américain Pepsico, sont épinglées par la liste. Par exemple, le paquet de chips Lay’s nature de 300 grammes pèse désormais 250 grammes et son prix est passé de 2.90 à 3.20 euros. Cela représente un prix au kilo de 12.80 euros, contre 9.67 euros auparavant. Les paquets de tortillas Doritos ne sont pas en reste, puisque la marque a retiré 10 grammes de produit tout en appliquant une hausse de 0.26 centimes par unité.
Le pochon de M&M'S d'un kilo est également mentionné. Ces bonbons chocolatés ont vu leur paquet réduire de 100 grammes, passant à 900 grammes. Leur prix est monté à 11.6 euros contre 11 euros auparavant.
Le rayon des couches pour bébés et notamment ceux de la marque Pampers figurent également parmi les articles touchés par la shrinkflation. Leur prix a en moyenne augmenté de 30% alors que leur quantité a baissé.
Le rayon des boissons n'est pas épargné
Plusieurs marques de boissons ont également été épinglées pour des pratiques commerciales trompeuses. C'est notamment le cas de Teissere, qui a réduit de 20% son sirop de grenadine, le faisant ainsi passer de 75cl à 60cl.
"Son prix de vente au litre chez Carrefour a, lui, bondi de plus de 37%, tandis qu’à l’achat, le prix d’une bouteille n’a augmenté que de 12%”, détaille Foodwatch.
Les bouteilles de Lipton Ice Tea, marque détenue par Pepsico, ne font quant à elles plus qu’1.25 litre, contre 1.5 litre précédemment. Leur prix a quant à lui augmenté d'en moyenne 40%, selon la liste diffusée pa BFMTV.
Les produits laitiers et les glaces aussi...
Une liste de produits dont la quantité a été réduite et le prix gonflé a été publiée par Foodwatch en septembre 2022. On y retrouve deux produits laitiers: le fromage kiri et le pot de margarine St Hubert Omega 3.
Les portions du premier produit sont passées de 20 à 18 grammes et son prix au kilo a augmenté de 11%. La margarine a quant à elle perdu 4% de son poids tout en affichant une hausse de 13%.
Le rayon glaces est également largement concerné puisqu'on retrouve plusieurs références de bâtonnets Magnum, mais aussi des pots Carte d'or parmi la liste diffusée. Les quantités vendues ont diminué et les prix ont augmenté.
Du côté des yaourts, le skyr Siggi's vanille de Lactalis-Nestlé Produits Frais est victime de cheaplation, selon une alerte récemment lancée par Foodwatch. Ce dernier contient davantage de sirop d'agave tout en affichant la mention "recette simple, moins sucrée". Cette expression induit les consommateurs en erreur, selon l'ONG.
"Elle laisse penser que la recette a été améliorée, quand cette mention se rapporte simplement aux autres produits du marché. Entre la date du changement et mars 2024, en tenant compte de l’inflation, le prix au kilo a augmenté de 13% (constaté chez U)", détaille Foodwatch.
Un décret publié ce 19 avril au Journal Officiel et qui entre en vigueur le 1er juillet prochain, va obliger les supermarchés à apposer une affichette alertant les consommateurs d'une réduction des quantités d'un produit à prix inchangés.