Vente à perte de carburant: une fausse bonne idée?

Après le plafonnement des prix de l'essence et le prix coûtant à la pompe pour faire face à l'inflation, le gouvernement a sorti la carte de la vente à perte de carburants, une mesure jusqu'ici taboue qui sera effective "début décembre".
Rien de contraignant: il s’agit d’une proposition pour ceux qui le souhaitent et le peuvent, lors d'opérations spéciales.
Le gouvernement évoque des baisses spectaculaires, jusqu’à 50 centimes par litre, sous la forme d’opérations ponctuelles. Jusqu’à 25 d’euros d’économies sur un plein! Evidemment, le litre ne va pas tomber à 1,40€ dans toutes les stations de France pendant six mois.
La grande distribution, qui réalise moins de 5 centimes de marge sur un litre, pourra peut-être doubler voire tripler la mise quelques jours par ci par là, mais vu les volumes vendus (60% des ventes de carburants en France), cela générera beaucoup de pertes. Peu de distributeurs pourront se permettre de vendre à perte.
Une menace pour les stations indépendantes
Le risque, c’est que les grandes surfaces essaient de regagner dans les rayons ce qu’elles vont perdre à la pompe. C’est aussi une menace directe pour les 2.500 stations indépendantes, souvent situées dans les zones rurales. C’est une mesure qui profitera aux petits rouleurs et pas aux gros rouleurs qui doivent faire le plein tous les deux jours. Et c’est une mesure qui favorise les urbains par rapport aux ruraux car il y a beaucoup plus de choix en terme de stations-essence.
Et puis, rappelons que comme toutes les mesures générales, celle-ci profitera deux fois plus aux ménages aisés qu’aux ménages modestes. Attention, enfin, aux trafics et aux queues mal gérées.