Confort, stationnement, prix... On a testé la "van life", voici tout ce qu'il faut savoir

RMC Conso a testé un fourgon aménagé pendant un week-end. - Emma Forton
Au bord des plages, sur les parkings ou dans les rues... Vous avez probablement remarqué la multiplication des vans et fourgons aménagés ces dernières années. De plus petits gabarits et moins chers que les camping-cars, ils se sont rapidement imposés auprès de nombreux adeptes de voyage.
"En Europe, la France est le deuxième marché derrière l'Allemagne. Elle comptait 30% d'immatriculations de vans et fourgons aménagés en 2017. Cette année, parmi les 27.346 véhicules neufs, il y a 12.266 camping-cars et 15.080 vans et fourgons, soit 55%. Ils étaient au nombre de 14.474 en 2024 et de 13.816 en 2023. Le marché doit vraiment sa croissance à ce segment", explique à RMC Conso Michel Freiche, président du Salon des véhicules de loisir et directeur général du groupe Trigano, leader en France et en Europe.
En termes de ventes, les vans sont moins vendus que les fourgons. En effet, "les vans sont souvent construits à partir d'un petit utilitaire et il n'y a pas de douche et de toilettes, indique-t-il. Les fourgons, de 6 mètres de long en moyenne, sont tout confort et ont plus d'autonomie."
Le phénomène s'est accéléré après la période du covid. Et pour cause, avec ces véhicules, les consommateurs recherchent "de l'indépendance et une certaine liberté, mais aussi plus de proximité avec la nature et une découverte des paysages", analyse Michel Freiche.
Pour mieux appréhender et être au plus près de cette tendance, RMC Conso a donc testé pour vous la location d'un fourgon aménagé pendant un week-end. Confort du véhicule, possibilités de stationnement, prix... On vous dévoile toute notre expérience, sans filtre.
Tout confort
Nous réceptionnons le fourgon dans une agence de location, située en Seine-et-Marne. Un véhicule brillant aux tons gris anthracite, qui lui confère plus de modernité que les autres camping-car presque tous blancs sur le parking. Après un tour des principales fonctionnalités du véhicule avec un professionnel, nous prenons la route. Direction Dunkerque, dans les Hauts-de-France.
Malgré la nuit tombante et les plus de 300 kilomètres au compteur, le trajet s'effectue très facilement. Côté conducteur, comme passager, il y a un vrai confort: des sièges plus larges et plus agréables, avec des accoudoirs, une plus grande place au niveau des pieds et de multiples rangements. L'étendue de visibilité du pare-brise et le fait d'être en hauteur et au-dessus de la route offrent une meilleure appréciation des paysages.
Arrivés à Dunkerque et au vu de l'heure tardive, nous trouvons rapidement une place face à la plage de Malo-les-Bains. Première mission du week-end: déployer la tente sur le toit pour dormir. Et c'est assez simple. Il suffit de détacher les ceintures de sécurité de chaque côté et de pousser le plafond vers le haut, et la tente se déploie toute seule. Après, il faut fixer l'échelle pour grimper.

En haut, on ne s'y attendait pas, mais il y a de la place. Donc pas de panique, si vous n'aimez pas les endroits clos. Comme la tente est descendante, le mieux c'est de mettre vos têtes au niveau de l'avant du fourgon. Et surtout, il ne fait pas froid. C'était notre principale crainte, ayant fait quelques nuits en tente classique. Le plus, c'est qu'il y a trois ouvertures de tente (gauche, droite et devant) pour admirer la vue. Au réveil, comme au coucher, c'est vraiment dépaysant.
La nuit est relativement calme, mais tout de même ponctuée par des passages réguliers de voitures. Le spot est effectivement en plein centre-ville et sur une route passante, d'où l'importance de bien choisir son emplacement en amont. Au réveil, on s'empare de l'espace cuisine, qui est bien équipé. Il est composé de deux plaques de cuisson au gaz, d'un lavabo, de tiroirs et de placards de rangement, et d'un mini-frigo.

Le fourgon est prévu pour cinq personnes. Mais dans la pratique, le coin convient plus à deux-trois personnes maximum: frigo restreint, nombre limité de plaques et de rangements pour toute une famille. Autre inconvénient, il n'y a pas d'espace spécifique pour égoutter la vaisselle propre. Vous pouvez opter pour la table du salon, ce que l'on a fait, mais c'est le seul endroit pour poser des choses et cela peut vite encombrer l'espace.
Côté salon/salle à manger, tout est pensé pour optimiser la place. Les deux sièges à l'avant se pivotent et une table au centre se déploie pour être plus grande. Il y a aussi un fauteuil et une banquette, qui se transforme par ailleurs en un couchage. Cela crée un vrai espace pour manger ou jouer à des jeux en famille ou entre amis. Une fois que tout est installé en revanche, il est plus difficile de circuler, ou alors un par un.

Au milieu du fourgon, il y a la salle de bain, qui est divisée en deux espaces. D'abord, la cabine de douche, plutôt spatieuse pour un véhicule, avec des étagères pour mettre les produits d'hygiène et un sèche-serviette. En face, il y a les toilettes, un lavabo et de nombreux rangements et miroirs. Le tout avec la possibilité de fermer les portes de chaque côté pour garder de l'intimité.
À l'arrière, il y a deux autres lits superposés. Comme nous sommes partis à deux, nous nous sommes servis de cet espace comme d'un coffre pour ranger toutes nos affaires. C'est bien pratique, car les rangements à l'intérieur du fourgon ne suffisent pas à eux seuls.
Toutes les fenêtres du fourgon sont équipées de volets, celle de la salle de bain est floutée, donc il n'y a pas de lumière qui rentre la nuit à l'intérieur du véhicule et sur les aires de stationnement, vous êtes à l'abri des regards. Autre plus, elles sont aussi équipées de moustiquaires. Le dernier équipement intéressant, c'est le auvent, qui est fixé en haut du fourgon et qui permet d'avoir un coin d'ombre pour y manger ou se protéger de la pluie.
Stationnements, aires...
Au cours de la journée, nous visitons de nombreux lieux touristiques. À chaque fois, que ce soit en plein centre-ville ou dans des endroits plus excentrés, c'est pratique et facile de garer le fourgon. Même s'il est plus long qu'une voiture et qu'il faut faire plus attention en se stationnant, il est possible de le garer n'importe où.
En effet, il s'agit de la même réglementation que pour les véhicules classiques. Attention néanmoins à ne pas déployer la tente en ville et à vous renseigner avant sur les arrêtés pris par certaines municipalités qui interdisent le stationnement.

La journée de visite à Dunkerque étant finie, nous décidons de nous diriger vers Le Touquet-Paris-Plage. Comme la nuit approche, il faut trouver un endroit pour dormir et de préférence plus calme que la veille.
Pour cela, il y a différentes applications qui existent aujourd'hui et qui référencent les parkings et aires de stationnement. On utilise l'application park4night, qui nous a été conseillée.
Celle-ci propose des fiches techniques de tous les endroits (note des utilisateurs, services, activités, description, itinéraire pour s'y rendre, prix etc.). Rapidement, on trouve une aire éloignée de la ville et en bord de mer, et qui permet également de recharger notre fourgon en eau, de vider les eaux usées et toilettes, selon les stocks restants.

Arrivés sur l'aire, nous vérifions l'état de l'eau grâce à une tablette à l'intérieur du fourgon. Elle indique une réserve de 66% d'eau, ce qui est largement suffisant pour les douches et la vaisselle du soir.
Cette console indique par ailleurs la température intérieure, permet d'activer l'eau ou encore d'allumer les lumières et à côté, il y a un autre boîtier pour le chauffage. Un détail non négligeable, d'autant plus si vous voyagez à toutes les périodes de l'année.

Pour prendre une douche, il faut anticiper une vingtaine de minutes avant. Ce n'est pas comme à la maison où l'eau coule dès que vous allumez la douche. Il faut allumer le gaz et le chauffe-eau. Il faut vraiment y penser au début, puis cela finit par devenir un réflexe.
Après une nuit nettement plus calme, nous vérifions l'état de nos réserves d'eau: 33%. Pour être tranquille sur la journée et la soirée, on décide de remettre de l'eau. Pour cela, il suffit de sortir le tuyau, rangé dans le coffre, de le brancher au robinet prévu sur l'aire et de le mettre dans le réservoir du fourgon. De même, on en profite pour vider le bac à toilettes dans des cuves dédiées. Tout a été pensé pour que les tâches soient accessibles à tous.
Quels prix?
Une fois la visite du Touquet terminée, encore une fois sans aucune difficulté pour se garer, nous reprenons la route vers la baie de Somme. En fin de journée, nous décidons de rentrer en région parisienne et de trouver une aire pour la nuit à proximité de l'agence de location, avec une dernière étape sur la ville médiévale de Provins. Au total, nous avons parcouru près de 870 kilomètres.
Mais alors, combien nous a coûté ce week-end? Nous avons fait les calculs. Trois jours de location du fourgon, comprenant les frais de dossier, un kit cuisine et vaisselle pour deux personnes et l'option conducteur supplémentaire, ont coûté 756 euros.
Côté essence, il y a le plein au début de la location. On a ensuite fait un premier plein de carburant après une journée et demie. Le fourgon nous a indiqué une autonomie de 635 kilomètres, c'est une moyenne et cela dépend de nombreux paramètres (modèle du véhicule, poids, distance, type de route, etc.). En l'occurrence, pour ce type de fourgon aménagé et au vu de sa taille et de son poids, c'est une bonne autonomie.
Nous avons fait un second plein avant de rendre le fourgon. Au total, nous en avons eu pour 98 euros de frais d'essence et 65 euros de péages. L'ardoise s'élève donc à 919 euros pour ces trois jours, sans compter les courses, ce qui représente un sacré budget.
Pour un week-end, la location n'est pas forcément très rentable. Et la logistique (chercher le van, installer les affaires, faire le ménage, rendre le van etc.) prend un certain temps sur la durée totale du week-end. Une semaine nous semble la durée minimum intéressante pour ce type de location. Vous pouvez trouver des vans ou fourgons aménagés pour moins de 1.000 euros la semaine.
La location est également une bonne porte d'entrée si le concept vous plaît et que vous souhaitez partir sur un achat: cela permet de tester avant de concrétiser. Le prix de vente moyen est de 68.982 euros pour un van/fourgon neuf et de 56.643 euros côté occasion (contre plus de 80.000 euros en moyenne pour un camping-car). Cela reste d'importantes sommes, mais si vous partez régulièrement, c'est un investissement intéressant.
Michel Freiche conseille également de vous rendre directement chez les professionnels ou dans les salons pour voir les véhicules, avec une attention toute particulière sur le couchage et les rangements.
Finalement, nous avons été séduits par cette expérience. Même si cela dépend des modèles, le fourgon remplit toutes les cases du confort et on est libre de toute contrainte liée au logement (horaires et départs d'arrivée).
On peut évoluer au gré de nos envies et dormir dans des lieux insolites. Pouvoir se faire à manger permet par ailleurs d'éviter les dépenses inutiles au restaurant. Et puis, le camping-car ce n'est pas qu'un mode de transport, c'est une vraie communauté! Dès qu'on croise un véhicule, on se fait un signe, un peu comme les motards. Sur les aires, il y a une vraie entraide dès que quelqu'un est en difficulté et les gens s'échangent très librement des conseils.
Alors, prêt à tester la van life?