"Ca fera travailler tout le monde": comment la Corse compte faire exploser son tourisme hors saison

La collectivité de Corse va subventionner 250.000 billets d’avion pour encourager les touristes à venir hors période estivale. Une première en Europe. Cet investissement va créer 12 nouvelles lignes reliant le continent et la Corse durant l'hiver. Au total ce sont trois millions d'euros pour les quatre années à venir qui vont permettre aux touristes de partir depuis Nantes, Bordeaux ou Bruxelles.
Invité sur RMC ce vendredi, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse dresse un constat net.
“La Corse est une destination très touristique, et le secteur a un effet d'entraînement sur d’autres activités comme par exemple l’agriculture. Or, on constate aujourd’hui qu’on a 3,5 millions de touristes et près de 80% de ces touristes viennent entre juin et septembre. Tandis qu’on en a pratiquement pas tout le reste de l’année et c’est principalement un problème de transport”, appuie-t-il.
Face à ce constat, le Conseil exécutif de Corse a décidé d’agir. “Nous avons pris le taureau par les cornes et créé un dispositif juridique original qui va permettre de créer des connexions aériennes toute l’année entre les quatre aéroports de Corse et les zones qui ont un fort capital touristique”, assure-t-il.
Faciliter la venue des touristes en Corse hors saison pour Jean-Christophe Barrau, propriétaire d'un hôtel à Corte qui reste ouvert tout l'hiver, c'est une bonne chose qui profitera à de nombreux commerces. “À partir du moment où j'accueille du monde pendant l’hiver, il faudra bien qu’ils fréquentent les restaurants voisins. Ça fera travailler tout le monde, je pense que ça va dans le bon sens”, appuie-t-il.
Eviter le surtourisme en été
Un enthousiasme partagé par Jeff, gérant d'un restaurant à Calvi qui voit sa fréquentation chuter dès le mois d'octobre. Pourtant, il l'assure, il y a des choses à faire en corse même hors saison.
“Il y a trois stations de ski, il y a des balades exceptionnelles le GR20, le chemin des Douaniers… Vous allez aux châtaignes, aux champignons”, indique-t-il. Et ces potentiels clients pourraient lui permettre de se projeter. “Agrandir peut-être pas, mais embaucher ça, c’est certain. Si du monde arrive, les gens vont embaucher, l’un va avec l’autre”, assure-t-il.
Derrière ce plan, Gilles Simeoni y voit aussi la possibilité d’éviter l’afflux massif de touristes uniquement de mai à septembre.
“L’idée, c’est d’éviter le surtourisme en été avec la cohorte de nuisances qu’il génère et créer un tourisme en dehors de la saison estivale pour avoir une activité économique toute l’année avec des retombées directes et indirectes considérables par exemple la possibilité d’ouvrir toute l’année”, explique-t-il sur RMC.
La collectivité de Corse espère un retour direct dans l’économie de 100 millions d’euros par an grâce à ce nouveau flux de touristes.