La marque "C'est qui le patron?" veut garantir un prix "juste et durable" malgré l'inflation
Opération transparence pour la marque des consommateurs. "C'est qui le patron?", créé en 2016, est une "coopérative de consommateurs" qui ont créé un produit "solidaire des producteurs." La promesse se retrouve jusque sur l'emballage de la brique de lait, emblème de cette marque: "Ce lait rémunère au juste prix son producteur".
Une promesse de plus en plus difficile à tenir en période d'inflation. Si les prix ont augmenté de 10% en 2022 dans les magasins, la marque dit avoir "mieux résisté":
"Notre marque, qui dès le départ a prévu une règle du jeu où le producteur gagne sa vie, a mieux résisté, car elle a amorti ce choc de l'inflation", a expliqué son fondateur Nicolas Chabanne dans la Matinale Week-End de RMC.
Brique de lait n°1 en France
Une inflation qui n'a pas gêné le développement de la marque en France, qui désormais propose lait, beurre, œufs, chocolat, miel, steaks hachés et même pizza. Avec 100 millions de produits vendus par ans, elle a vu sa brique de lait devenir le produit le plus vendu en France sur le segment laitier.
Un développement qui s'est fait avec la grande distribution, non sans réticences au départ : "Quand vous créez une brique de lait qui veut aider les producteurs et que quelques mois après, quand on pense qu'on va vendre 5 millions de briques de lait, on passe à 33 puis 100 millions, tout le monde se range derrière vous."
+ 18 centimes sur la brique de lait
Sept ans après la fondation de cette coopérative, Nicolas Chabanne dévoile sur RMC un nouveau label entourant le code-barres de ses produits: "Achat certifié : nous les consommateurs, nous garantissons et nous vérifions que le prix voté de ce produit est juste et durable pour tous les acteurs de la chaîne." Cette promesse s'accompagne d'une augmentation de prix depuis le 1er février, la brique de lait passant de 1,09€ à 1,27€. Une augmentation longuement réfléchie.
"En période l'inflation, c'est quand même important que savoir que votre argent va à quelque chose de bien", explique Nicolas Chabanne.
Pour s'en assurer, la coopérative a lancé une grande consultation pour que chaque centime qui compose le prix de chaque produit est contrôlé et vérifié comme juste et nécessaire, avec preuve sur le site internet, et accord des membres de la coopérative pour valider l'augmentation du prix.
"On a voulu comprendre pourquoi un produit augmente. On s'est fait tout présenter. A la laiterie, l'électricité passe de 5M à 25M€ en quelques mois. On a épluché les factures. A partir du moment où les centimes rajoutés sur le produit vont au bon endroit et ne sont pas un prétexte pour faire des bénéfices, vous êtes prêts à acheter."
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Une meilleure rémunération des producteurs
Ainsi, la rémunération du producteur passe de 45 centimes le litre à 54 centimes le litre sauf pour le beurre de baratte label bleu-blanc-cœur où le prix au litre passe à 55 centimes. Objectif de cette augmentation: que les producteurs ne disparaissent pas. Car c'est l'alerte que lance Nicolas Chabanne: "27 fermes mettent la clé sous la porte tous les jours".
"Cette augmentation va à eux pour qu'ils puissent vivre et qu'ils fassent de la qualité."
Avec 50 litres de lait par an et par habitant, le coût de l'augmentation est de 4 euros 50 par an par consommateur. Pour Nicolas Chabanne, c'est le début d'un nouveau combat: celui de la transparence des prix: "Rendez très transparent les prix. Lorsque ça n'engage pas un producteur, achetons le moins chers. Quand il y a la vie d'un producteur au bout d'un produit, il faut le savoir, savoir combien il gagne et préserver cette famille de gens qui nous nourrissent."