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Gabriel Attal: "Nous sommes passés du quoi qu’il en coûte au combien ça coûte"

Gabriel Attal, le 7 juillet 2022.

Gabriel Attal, le 7 juillet 2022. - Ludovic Marin

Dans une interview au journal Le Parisien, Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, a annoncé la fin du "quoi qu'il en coûte", lancé pendant le Covid-19, remplacé par le "combien ça coûte".

La fin du "quoi qu'il en coûte". C'est ce qu'a annoncé Gabriel Attal dans les colonnes du Parisien. Cette doctrine économique lancée par le gouvrnement pendant l'épidémie de Covid-19 pour soutenir les entreprises et le portefeuille des ménages laisse sa place, face aux inquiétudes sur les finances et la dette publique:

"Nous sommes passés du quoi qu’il en coûte au combien ça coûte", explique le ministre chargé des Comptes publics.

Une nouvelle doctrine qui ne doit pas interdire "de dépenser" estime l'ancien porte-parole du gouvernement: "mais on doit se poser les questions nécessaires avant d’engager des dépenses importantes."

Impôts et déficits, les lignes rouges du gouvernement

La raison de ce changement de cap du gouvernement est expliquée par le député des Hauts-de-Seine: "Nous avons changé d’environnement économique à cause de la dette qui va coûter 17 milliards de plus que l’an dernier avec la remontée des taux et l'inflation. C’est l’équivalent de deux fois le ministère de la justice."

Gabriel Attal explique que le gouvernement a "deux lignes rouges": "ne pas faire dérailler la trajectoire de réduction du déficit engagée" et "augmenter les impôts". Il se dit près, dès lors que ces deux lignes rouges ne sont pas franchies "à regarder toutes les propositions des oppositions", signe d'une main tendue à la gauche comme à la droite.

"L’enjeu, avant chaque dépense, c’est donc de se demander d’abord combien ça coûte pour les Français dans leur quotidien et combien ça coûte pour l’État de pouvoir les accompagner. La politique, c’est savoir faire des choix efficaces."

"Pas d'argent magique, pas d'argent caché "

La réduction des déficits devient donc un enjeu majeur pour Gabriel Attal et le gouvernement d'Elisabeth Borne. Une réalité depuis 2020 "grâce à l’activité économique très forte liée à nos réformes, qui permet davantage de rentrées fiscales" L'objectif du gouvernement est donc de "stimuler l’activité économique, l’emploi" pour que "les recettes augmentent". Second objectif, celui de "maîtriser la dépense" qui doit "augmenter à un rythme compatible avec celui de nos recettes", explique le ministre des Comptes publics.

Gabriel Attal l'assure: "il n’y a ni argent magique ni argent caché", notamment sur la question des taxes sur l’essence. Il estime le surplus à 3 milliards d’euros et les dépenses avec la ristourne de 18 centimes à la pompe à 8 milliards. Il juge aussi irréaliste un blocage des prix à 1,50 euro, proposé par Les Républicains: "cette mesure coûterait 50 milliards à l’État. Et la seule mesure d’économie chiffrée qu’ils proposent, c’est la suppression de l’aide médicale d’État pour les étrangers qui nous coûte un milliard d’euros. Donc si pour eux, 1 est égal à 50, c’est un peu inquiétant."

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC