Mort du petit Tony: "Sa mère savait très bien comment il était quand il avait bu…", regrette une proche
Le message est clair en tête du cortège: "Tuons le silence pour que plus jamais un enfant ne meure sous les coups". Ce mercredi soir, 600 personnes ont participé à la marche blanche en hommage à Tony, ce petit garçon de 3 ans mort le week-end dernier à Reims sous les coups de son beau-père. Une histoire qui a bouleversé la ville. Pour rappel, pendant plusieurs semaines, Tony a enduré les violences du compagnon de sa mère. Certains voisins étaient au courant du calvaire qu'a traversé le petit garçon mais personne n'a parlé. Alors cette marche blanche, c'était aussi une marche contre le silence et particulièrement contre le silence d'une mère.
Parmi les personnes présentes lors de cette marche blanche, Morgane a les larmes aux yeux. Elle était très attachée à Tony. Elle a vécu pendant plusieurs mois avec le petit garçon et sa mère, Caroline. C'était juste avant l'arrivée du compagnon violent comme elle l'explique à RMC: "Je lui ai dit que ce n'était pas un mec bien. Elle savait très bien comment il était quand il avait bu, et même à jeun. Elle a préféré se mettre avec donc maintenant elle assume avec lui ce qu'ils ont fait". Et d'estimer encore: "C'est une fille faible, elle s'est laisser manipuler je pense. Mais ça n'excuse pas non plus. Je leur en veux à tous les deux. Ils l'ont tué tous les deux."
"Après la petite Fiona, maintenant Tony… Et puis après…"
Catherine habite Reims. Cette grand-mère ne comprend pas, elle aussi, comment la mère de Tony n'a rien pu dire: "Il y a eu trop de silences. La maman est condamnable. Dès le départ, il faut faire un choix et la priorité c'est l'enfant et pas son gars (sic). On le protège. On le protège neuf mois, on le protège toute une vie. Au premier coup, il faut dénoncer. Parce que s'il y avait eu un signalement, l'enfant serait toujours là, au chaud, en train de jouer. Quel malheur…"
En tête de cortège, le père de Tony est livide. Sa tante l'accompagne. Nathalie porte un tee-shirt avec la photo du petit garçon. Elle dit ne pas comprendre comment la mère a pu laisser la situation dégénérer jusqu'au drame: "Quand je l'ai connue, c'était une jeune ado, une jeune maman. Mais ça ne pardonne pas non plus. On ne laisse pas son enfant se faire battre. Elle aurait dû s'interposer comme tout mère de famille. "C'est trop. Après la petite Fiona, maintenant Tony… Et puis après…", poursuit-elle avant de s'interroger: "Peut-être que les peines ne sont pas assez lourdes?" D'après la législation actuelle la mère de Tony encourt cinq ans de prison pour avoir gardé le silence sur le calvaire de son fils. Son compagnon encourt, lui, la réclusion criminelle à perpétuité.