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Non-lieu requis concernant la mort de Rémi Fraisse: pour l'avocat, "une autre position aurait été étonnante"

Rémi Fraisse est mort en 2014.

Rémi Fraisse est mort en 2014. - KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Un non-lieu a été requis par le parquet de Toulouse vendredi, dans l'affaire Rémi Fraisse. Ce jeune militant est mort en 2014, blessé par le tir de grenade d'un gendarme. L'avocat des parents a réagi sur RMC.

Le parquet de Toulouse a requis un non-lieu concernant la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué par une grenade tirée par un gendarme en 2014 à Sivens, dans le Tarn, a indiqué vendredi à l'AFP l'avocat du gendarme.

"On a reçu le réquisitoire définitif, le parquet demande un non-lieu car il n'y a ni crime ni délit", qu'il a été fait "un usage proportionné de la force" et que "l'emploi de la grenade correspondait à l'unique et seule réponse possible", a déclaré Maître Jean Tamalet, avocat du gendarme qui a tiré la grenade présumée mortelle, confirmant une information donnée par Mediapart.

"Nous avons un véritable porte-parole de la raison d’Etat qui s’est exprimé ici"

Rémi Fraisse, âgé de 21 ans, avait succombé à l'explosion d'une grenade tirée par un gendarme lors d'affrontements sur le chantier de la retenue d'eau controversée de Sivens, le 26 octobre 2014. Des réquisitions de non-lieu étaient attendues car aucune personne n'était en effet poursuivie dans ce dossier. Une décision qui ne surprend pas l'avocat des parents de la victime:

"Une autre position aurait été étonnante de la part du ministère public, puisque depuis le début de cette affaire, il est le porte-parole de l’Etat et de l’institution militaire. Il a refusé la reconstitution de la scène, ainsi que toutes les demandes d’actes de la famille qui auraient pu permettre une manifestation de la vérité. Nous avons un véritable porte-parole de la raison d’Etat qui s’est exprimé ici", a expliqué Arié Alimi sur RMC.

Un rapport de l'Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) avait déjà blanchi le gendarme en décembre 2014. Il avait estimé que les avertissements nécessaires avaient été effectués avant le tir de la grenade. Les forces de l'ordre se trouvaient alors face à "cinq opposants agressifs qui jetaient constamment toutes sortes de projectiles", selon le compte-rendu de la gendarmerie.

Jean-Wilfried Forquès avec Alexandra Milhat et AFP