Après un double vote, l'huile de palme retiré de la liste des biocarburants

Marche arrière toute à l'Assemblée nationale. Les députés ont rejeté à une écrasante majorité, 58 voix contre 2, l'amendement réintégrant l'huile de palme dans la liste des biocarburants qui bénéficient d'un régime fiscal avantageux.
La veille, le vote inverse avait suscité un tollé notamment de la part des associations écologiques. Elles dénonçaient "le lobbying éhonté de Total". L'entreprise pétrolière bataillait en effet depuis plusieurs mois pour que l'huile végétale revienne dans la liste des biocarburants. Seulement, ce produit est loin d'être écologique. Pourquoi le biocarburant à l'huile de palme pose-t-il problème ?
"Le terme de bio carburant est extrêmement trompeur, car on pense que c’est un carburant vert, biologique. En réalité, c’est du carburant qui est d’abord obtenu à partir de culture alimentaire et surtout ce carburant à l’huile de palme il émet trois fois plus de gaz à effet de serre que des carburants fossiles, car il génère de la déforestation. Et la déforestation des forêts, c’est des puits de carbone en moins et donc des forêts qui ne sont plus en capacité d’absorber le carbone émis par nos économies. Il faut savoir que les forêts tropicales absorbent 30% de nos émissions annuelles", explique-t-il.
Selon le patron de Total, Patrick Pouyanné, la perte de la niche fiscale menace la rentabilité de sa bioraffinerie de La Mède dans les Bouches-du-Rhône. Activité qui a démarré en juillet dernier.