Encadrement de l'achat, attestation obligatoire de connaissance... Vers un renforcement de la législation sur l'adoption d'animaux de compagnie?

Alors qu’un Français sur deux possède un chien ou un chat, un député veut faire évoluer la condition animale en responsabilisant les maîtres. Loïc Dombreval, élu LREM des Alpes-Maritimes et président du groupe d’études "condition animale" de l’Assemblée nationale a remis mardi au gouvernement 121 recommandations pour faire évoluer le sort des animaux de compagnie en France.
Il souhaite notamment interdire la vente d’animaux en animalerie, foire, exposition et sur les sites internet généralistes, qu’il juge émotif et irréfléchi : "Sur les sites internet généralistes, comme Le Bon Coin ou Facebook, il y a un achat d’impulsion avant que l’on se rende compte que ce n’est pas l’animal qu’il faut pour son cadre de vie et qu’on l’abandonne", explique-t-il ce jeudi matin sur RMC.
"Ce type d ‘achat, comme on achète un frigo, il faut qu’on l’arrête. Il faut que ce soient des éleveurs amateurs ou professionnels ou les refuges comme ceux de la SPA qui mettent à disposition ces animaux pour faire en sorte que le mariage se passe bien et qu’il n’y ait pas de divorce après", ajoute Loïc Dombreval.
100.000 abandons par an
Et pour lutter contre l'abandon, le rapport propose aussi de mettre en place une attestation de connaissances minimales obligatoire pour détenir un chien ou un chat alors qu'en France chaque année, 100.000 animaux sont abandonnés. Un dispositif que la Société protectrice des animaux (SPA) qui propose à l’adoption de nombreux chiens et chats dans ses refuges, a déjà mis en place
Illustration à Compiègne (Oise), au sein d’un établissement de l’association où les cas d’abandons sont légion. C’est ce qui est arrivé à Snoop, un chien qui a déjà connu trois familles adoptives en quelques mois: "Ils n’étaient pas prêt à accueillir un chien qui ne peut rester seul cinq minutes. D’où l’intérêt d’avoir des adoptants responsables qui viendront l’adopter".
Comme au sein de tous les refuges de la SPA, une vraie sélection des adoptants s'est installée. Car Anthony a croisé trop de pseudos-amoureux des animaux: "Les gens ici veulent un chien ‘clé en main’, qui sache rester seul et qui soit déjà éduqué".
Un visiteur sur dix recalé
Il est donc obligatoire de remplir un long questionnaire, une sorte de test pour que l'adoption soit acceptée : "On demande les conditions d’accueil. Y-a-t-il un jardin ou un balcon, qui le promènera et combien de ballades vous prévoyez", explique Christelle la directrice du refuge.
Il arrive même que des membres de la SPA, viennent vérifier aux domiciles des adoptants que tout se passe bien: "Quand cela ne correspond pas, on leur dit non. Parfois ils comprennent nous disant 'nous n’avions pas pensé à ceci ou cela'", précise Christelle. En moyenne, c'est un visiteur sur 10 se voit refuser une adoption.
Un système que voudrait donc généraliser Loïc Dombreval. Son rapport, en cours d'analyse par le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, pourrait voir une partie de ses mesures adoptées.