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Fermeture d'un supermarché Casino à Marseille: "Un gros problème", des habitants désemparés

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Une page se tourne cette semaine dans les 400 magasins Casino, qui ont été cédés à des concurrents pour des raisons financières ou qui vont tout simplement fermer, faute de repreneurs. A Marseille, au Casino de Saint-Gabriel, les clients font une dernière fois leurs courses sur place.

Déstockages massifs, parkings désertés et rayons vides… Une vingtaine de supermarchés Casino ferment leurs portes cette semaine, faute de repreneurs. Plus de 1.100 salariés vont perdre leur emploi. Comme au Casino de Saint-Gabriel dans le 14e arrondissement de Marseille, qui compte 36 salariés.

Dernier levé de rideau ce samedi. Une fermeture qui laisse aussi des habitants démunis. "Je viens de faire un tour de dernière minute, voir s'il y a encore des trucs intéressants, mais il n'y a plus rien... Vous n’avez plus que les yeux pour pleurer", indique Bernard. Il habite à 50 mètres du Casino. Mais désormais, il devra parcourir plus d'un kilomètre pour faire ses courses.

"Moi, je suis véhiculé, mais c'est sûr que pour toutes les mamies qui sont là dans le coin, ce n'est pas évident pour elles", pointe-t-il.

Pas évident pour Antonnetta, par exemple. Elle est sans solution pour ses courses à partir de samedi. "Moi, je ne conduis pas. On est âgé maintenant. Quand on était jeune, ce n'était pas pareil, on prenait le bus ou quoi, mais maintenant, c'est un gros problème", explique-t-elle.

Un abandon des quartiers?

Anna n'est pas véhiculée non plus. Elle avait l'habitude de venir à ce Casino faire ses courses pour sa mère et les personnes âgées du quartier. "Sincèrement, je ne pourrai plus avoir l'opportunité de leur faire les courses. Ça va me faire loin du travail parce que je ne pourrai pas me déplacer, parce que ce ne sera plus à proximité du quartier”, confie-t-elle. Pour elle comme pour tous les clients rencontrés, cette fermeture laisse un goût amer.

“J’ai l’impression qu’en parallèle, on ferme les services de proximité administratifs. Si en plus, ça empiète sur les magasins de proximité, c’est plus que de l’abandon, c’est de l’humiliation, du dénigrement et qu’on ne prend pas en considération les besoins”, assure-t-elle.

Un sentiment d'autant plus fort qu'ici, les habitants racontent tous avoir constaté une vraie dégradation de la qualité de vie dans leur quartier d'année en année.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours