"Ça va être compliqué pour moi": la réquisition de logements du Crous pour les JO 2024 passe mal

Certaines résidences du Crous seront mises à disposition pour les Jeux olympiques 2024 (photo d'illustration). - ICON Sport
C'est désormais confirmé: 3.200 logements étudiant du Crous vont être réquisitionnés durant les Jeux olympiques 2024 pour permettre aux volontaires, forces de sécurité, soignants, secouristes, chauffeurs d'autobus ou encore agents de sécurité privée d'être logés.
Cela concerne 12 résidences en Île-de-France. Très concrètement, les baux de l'année 2023-2024 n'iront que jusqu'au 30 juin au lieu du 30 août habituellement. Les étudiants concernés ont reçu un mail de leur Crous leur indiquant qu'ils devaient impérativement quitter leur logement avant le 30 juin 2024.
Pourtant, en règle générale, les étudiants qui le souhaitent ont la possibilité de rester dans leur logement en s'acquittant de leur loyer, même en période de vacances scolaires.
Les étudiants pourront être relogés
Le Crous a justifié sa décision ce jeudi sur Twitter. "Les #JO2024 constituent un événement exceptionnel pour notre pays. Les Crous, comme l’ensemble des acteurs publics, seront au rendez-vous pour assurer leur réussite", explique-t-il.
Il ajoute: "En l’absence de cours, l’été correspond à une période durant laquelle de nombreux logements publics gérés par les Crous ne sont pas occupés, alors que les besoins seront exceptionnellement très élevés dans cette période [...] C’est en ce sens que le réseau des Crous a été sollicité par l’Etat pour mobiliser une part limitée de ses logements: moins de 7% des logements sont concernés. À titre indicatif, près de 30% des logements sont inoccupés à cette période."
Le Crous assure d'ailleurs que les étudiants qui souhaitent rester en Ile-de-France pendant l'été pourront être relogés.
"C'est pas loin d'être scandaleux"
Malgré cette réponse apportée par le Crous, certains étudiants et syndicats ne décolèrent pas et parlent d'un scandale.
Une résidence à Gif-sur-Yvette (Essonne) est concernée. Ici, cette annonce ne passe pas. "Ils préfèrent l’image planétaire plutôt que le bien-être et la santé de leurs étudiants, c’est pas loin d’être scandaleux", déplore un étudiant.
Même si le Crous assure que les étudiants seront relogés, les jeunes sont inquiets.
"Je ne sais pas où je serai, donc c’est compliqué. Si on me demande de libérer pour deux mois, ça sera vraiment compliqué pour moi parce que je n’aurais pas d’autre endroit où aller", explique Mamadou, étudiant guinéen, qui sera en stage au moment des réquisitions. Il aura donc impérativement besoin d'être logé.
Des syndicats refusent cette idée
De leurs côtés, les syndicats étudiants ont tous dénoncé cette idée. Pour eux, les étudiants sont la cible facile.
Alors, "ce que l’on demande c’est simplement le fait que cette mesure ne soit pas mise en place, qu’on laisse les logements aux étudiants pendant l’été parce qu’ils en ont besoin soit pour leur emploi saisonnier, soit parce qu’ils n’ont pas d’autre alternative", souligne Thimothé Brun, président de l'association des étudiants en sports (ANSESTAPS).
Il ajoute: "Je pense que ça va à l’encontre des Jeux olympiques et paralympiques et des valeurs du sport, ça n’est pas acceptable."
Clément Cadoret, délégué général adjoint du Cnous, s'explique: "On a quand même des résidences à proximité les unes des autres, on estime qu’on peut réserver certaines résidences du plateau de Saclay pour cette période exceptionnelle des JO, et que si d’autres étudiants demandent à rester, on a des résidences à proximité immédiate dans lesquelles ils pourront retrouver un logement."