"Dans les espaces très fréquentés, les risques de contamination persistent": pourquoi le port du masque en centre-ville est toujours d'actualité

Les indicateurs de circulation du Covid-19 s'améliorent de jour en jour tandis que la vaccination avance et que 30 millions de Français pourraient avoir reçu au moins une dose d'ici le 15 juin. Mais en attendant, le port du masque en extérieur reste la norme dans de nombreuses villes de France. Jeudi, Emmanuel Macron confiait "rester prudent" sur le sujet et assurait vouloir atteindre un certain niveau de vaccination. Le port du masque obligatoire à l’extérieur devrait être maintenu au moins "jusqu’à la fin du mois de juin".
"On respire, on revit"
À Toulouse, le masque en extérieur est obligatoire mais se fait parfois discret alors que l'été et ses températures élevées approchent à grand pas sur la ville rose. Aurélie a le masque accroché au coude, au cas où des policiers passeraient ou pour rentrer dans un magasin , mais en extérieur, elle ne le porte plus jamais sur son visage: "On respire, on revit". Une vraie libération se réjouit cette auxiliaire de puériculture: "Ça fait un bien fou de voir les autres, là il y a l'été et le soleil qui arrive, on ne va pas aller à la plage avec le masque".
Chaleur et masque, compliqué de conjuguer les deux avoue Augustin:
"On est à Toulouse, il fait très chaud. C'est l'été qui revient et le masque on le porte on l'enlève pour manger une glace on le remet donc on se demande parfois si ça vaut la peine de le mettre pour dix minutes et puis après l'enlever".
"Quand on va reconfiner, on sera les premiers à pleurer et se plaindre"
Avec l'ouverture des terrasses, David gérant de restaurant, a retrouvé le visage de ses clients: "On a les vrais sourires, on a les vraies expressions des gens, la vraie émotion et les vrais sourires. Nous par contre on le met tout le temps et c'est compliqué, on doit parler plus fort, les gens ont du mal à nous entendre".
En terrasse, Béatrice veut bien abandonner son masque, mais pas encore pour se balader, elle regrette que certains oublient déjà les règles: "Je trouve ça dommage. Quand on va reconfiner, on sera les premiers à pleurer et se plaindre. C'est un réflexe que j'ai, parfois à la maison j'oublie même de l'enlever".
Car il est trop tôt pour se relâcher d'après l'épidémiologiste Yves Buisson qui demande encore quelques semaines d'efforts:
"On est dans une phase d'amélioration mais on n'est pas au bout de l'épidémie. Il serait prématuré de relâcher les mesures barrières et en particulier le port du masque. On voit bien avec l'été que les espaces piétonniers des villes sont très fréquentés, très peuplés et là, les risques de contamination persistent".
Plus des deux tiers des Français se déclarent favorables au maintien de l’obligation du port du masque en extérieur (67%) selon un sondage BVA publié il y a 10 jours. Dans la Creuse, la Lozère ou même le centre-ville d'Arcachon, il est déjà possible de vivre dehors à visage découvert.
>> A LIRE AUSSI - Covid-19: la Haute Autorité de Santé propose de systématiser les tests sérologiques avant la première injection