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"Comment faire confiance?": à Auriol, un chauffeur de bus scolaire sans permis et positif au cannabis

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75 chauffeurs de cars, spécialisés dans le transport d'enfants, ont été testés positifs aux stupéfiants. Comme à Auriol dans les Bouches-du-Rhône, où un homme a même été condamné lundi pour avoir transporté des collégiens alors qu'il n'avait plus de permis et qu'il était positif au cannabis.

Deux semaines après l'accident de car mortel à Châteaudun, en Eure-et-Loir, plus de 9.000 contrôles de chauffeurs de car ont été réalisés par les forces de l'ordre. Sur la semaine dernière, 75 chauffeurs ont été testés positifs aux stupéfiants, selon Bruno Retailleau le ministre de l'Intérieur, "un chiffre d’autant plus effrayant qu’il concerne des transports d’enfants".

À Auriol, dans les Bouches-du-Rhône, un homme a même été condamné lundi pour avoir transporté des collégiens alors qu'il n'avait plus de permis et qu'il était positif aux stupéfiants.

Vendredi matin, après avoir transporté une quarantaine de collégiens, le chauffeur est contrôlé par les forces de l'ordre. Non seulement le conducteur n'a plus son permis, mais il est aussi positif au cannabis.

“Ça fait peur. On met nos enfants, nos petits enfants entre les mains de ces chauffeurs, on est tranquille, on se dit qu'ils vont à l’école. Et puis en fait voilà, on ne sait plus comment faire confiance maintenant”, appuie Francette, grand-mère de deux collégiennes qui prennent le car tous les jours.

Peu d'échanges entre les institutions

Et comme elle, beaucoup de parents ici à Auriol s'interrogent. “On est tous un peu choqué que ça soit possible d’embaucher quelqu’un qui n’a plus de permis et de le laisser rouler surtout”, affirme une maman. “Il faudrait qu’il comprenne vraiment bien dans sa tête qu’il ne peut plus s’amuser à faire quelque chose comme ça. Et j’espère qu’il ne sera plus chauffeur de bus”, ajoute une autre.

L'homme de 29 ans a été condamné lundi à trois ans de prison dont un an sous bracelet électronique.

Et pourtant des contrôles réguliers sont menés assure Véronique Miquelly, la maire d'Auriol qui ne comprend pas comment le chauffeur a pu continuer d'exercer sans permis.

“En France, on a de très belles institutions, sauf qu’elles ne se parlent pas et aujourd'hui il est indispensable que lorsqu'un permis est retiré, la préfecture prévienne l’employeur”, juge-t-elle.

Et la maire souhaite faire évoluer la réglementation et compte bien faire appel aux parlementaires.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours