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Cinq conseils pour bien choisir son miel et éviter les arnaques

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Les fraudes au miel sont récurrentes et selon la Commission européenne, la moitié du miel importé présente des irrégularités. Comment éviter de se faire avoir avec un miel frelaté? Suivez le guide.

Les fraudes au miel sont malheureusement trop fréquentes. Selon un rapport de 2021 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) publié en octobre, 4 miels sur 10 présentent des irrégularités. Les miels importés sont les plus susceptibles d'être faux. Alors comment éviter de se faire avoir avec un miel frelaté? RMC Conso vous livre cinq conseils pour vous aider à choisir dans les rayons des supermarchés.

1 - Savoir lire les étiquettes

Savoir lire les étiquettes est, finalement, le plus important puisque de nombreuses informations sont présentes sur les étiquettes des pots de miel. Encore faut-il savoir les décrypter, puisque les marques s’arrangent pour que les informations qui les mettent moins en valeur soient dissimulées derrière d’autres mentions plus flatteuses.

Ainsi, l’indication du ou des pays de provenance du miel est obligatoire en France depuis 2022. Mais elle est parfois mentionnée sous des abréviations: "UKR" pour Ukraine, "VNM" pour Vietnam, "BGR" pour Bulgarie par exemple.

Plusieurs miels en un

Une information qui nous apprend aussi que les pots de miel peuvent être constitués de plusieurs miels différents, parfois même de plusieurs miels de plusieurs pays différents… Rien d’illégal à cela, mais le risque que le miel ait été modifié, frelaté par l’ajout de sucre par exemple, est forcément plus grand sur du miel importé de plusieurs pays, où les contrôles et réglementations ne sont pas les mêmes qu’en France.

Car l’ajout de sucre ou de tout autre ingrédient au miel est formellement interdit: le miel est un produit pur, 100% naturel. D’ailleurs, il est aussi prohibé d’indiquer sur l’étiquette que le miel est pur et naturel: c’est une information inutile donc proscrite, puisque le miel est forcément naturel par définition.

Dans un rapport d’avril 2023, la Commission européenne avait effectivement estimé que 46% du miel importé était frelaté, avec une prépondérance de la Chine et la Turquie parmi les pays fraudeurs.

Pour plus de transparence, l’Union européenne devrait d’ailleurs prochainement adopter une directive qui impose aux conditionneurs d’indiquer le pourcentage de miel présent pour chaque pays d’origine.

2 - Préférer un miel origine France

Inutile toutefois d’essayer de détecter du faux miel grâce à des astuces maison, comme par exemple plonger une cuillère de miel dans de l'eau. Certains sites internet prétendent qu'un miel qui se dissout trop rapidement est un faux miel. Malheureusement, ces techniques ne fonctionnent pas.

"Toutes ces astuces sont de fausses informations, s’agace Frank Alétru, président du Syndicat national d’apiculture. Il n’y a que des analyses en laboratoire qui permettent de détecter l’ajout de sucre dans le miel".

Mais les techniques des fraudeurs sont de plus en plus sophistiquées pour duper les laboratoires.

"Ils analysent les sucres qui composent le miel pour ajouter le sucre qui se rapprochera le plus de la composition du miel, complète Mickaël Isambert, apiculteur dans le Puy de Dôme. Le sucre de betterave, par exemple, est très proche donc difficile à identifier. Ils ajoutent même du pollen pour mieux tromper les laboratoires de contrôle".

Pour limiter les risques, on préfèrera donc un miel 100% origine France, sans pour autant se fier complètement aux cartes de France ou drapeaux tricolores sur l’étiquette. Ils indiquent parfois uniquement que la mise en pot s’est faite en France, la récolte pas forcément. La production française ne représentant que 20% de notre consommation, les conditionneurs sont en effet contraints d’importer une grande partie du miel vendu.

3 - Mettre le juste prix

Un miel origine France sera forcément plus cher qu’un miel importé. Selon les chiffres de la Commission européenne, le miel importé de Chine coûte environ 2 euros le kilo quand les simples coûts de production du miel français s’élèvent à 7 euros le kilo en moyenne.

En rayon, un miel 100% origine France coûtera donc au moins 10 ou 15 euros le kilo.

4 - Se renseigner sur le type de fleurs et la région de production

Quitte à acheter du miel français, autant s’informer sur la région précise dans laquelle il a été produit, et à partir de quelles fleurs. Il faut donc se renseigner sur les fleurs locales de la région en question: on achète du miel de lavande produit en Provence, du miel de montagne produit dans les Alpes, le Jura, le Massif central, les Vosges ou les Pyrénées.

Le miel monofloral est réputé comme étant plus noble. Evidemment, il ne peut être issu à 100% d’une seule fleur, l’apiculteur ne pouvant contrôler avec exactitude les fleurs butinées par ses abeilles, mais on estime que du miel est dit "monofloral" lorsqu’il contient au moins 80% du nectar d’un seul type de plante.

5 - Se fier à certains labels

Si vous manquez de temps pour décrypter les étiquettes, vous pouvez faire confiance à certains labels, qui protègent le miel. Par exemple, le miel de Provence a le label IGP, indication géographique protégée. Le miel de Corse est sous AOP, appellation d’origine protégée.

Attention toutefois au label bio: il garantit certes que les fleurs butinées sont essentiellement issues de l’agriculture biologique, mais pas forcément en France. D’ailleurs, le terme "essentiellement" reste flou. Le label bio ne certifie donc pas à lui seul un miel de qualité.

Charlotte Méritan