Du guacamole à l'eau, du jus "bon pour la peau" trop sucré... Foodwatch dénonce les arnaques de l'été

Un consommateur passe devant le rayon frais de l'enseigne du Leclerc Express, le 07 mars 2006 à Grenade-sur-l'Adour (Landes). - AFP PHOTO JEAN-PIERRE MULLER
Consommateurs, soyez prudents. Ce jeudi, l'association Foodwatch dévoile son panel 2024 de produits marketés pour la saison estivale dont elle juge le marketing "abusif". Alors que l'été est souvent synonyme d'achats dédiés aux apéritifs, pique-nique et autres activités de plein air, l'association pointe du doigt les promesses des industriels de l'alimentaire. Entre composition trompeuse et promesses de bienfaits difficilement quantifiables, Foodwatch expose sept produits de l'été.
Saucisson, mayonnaise, gaspacho...
Ce n'est pas la première fois que Foodwatch pointe du doigt les promesses "trompeuses" des industriels. Depuis 2018, l'association s'est spécialisée dans la mise en lumière de pratiques industrielles destinées à flouer les consommateurs en période estivale, lorsqu'elle ne décrit pas nommément certains produits. Dans son panel des produits de l'été 2024, sont cités:
- Du Gaspacho basilic de la marque Florette, avec seulement 0,2% de basilic.
- Une eau aromatisée à la fraise "sans sucres" de la marque distributeur Marque Repère (Leclerc) avec des édulcorants.
- Du guacamole Old El Paso principalement composé d'eau et de 13,6% d'avocat.
- Le jus "La vie en mauve" d'Innocent (grenade, framboise, pomme et eau de rose) vendu comme "bon pour la santé et la peau" contenant 9,6 grammes de sucre pour 100ml.
- Du saucisson sec "à l'ancienne" de la marque distributeur Monique Ranou (Intermarché) contenant des nitrates ajoutés, un conservateur controversé.
- Une mayonnaise Carrefour allégée en gras, mais qui contient plus d'eau et trois fois plus de sucre.
- Des gressins italiens à l'olive Panealba présentés comme "traditionnels" dont la composition relève une utilisation d'huile de palme, bien loin de la recette originale.
Continuer à dénoncer les industriels en faute
Globalement, la pratique de promesses marketing erronées ou mensongères touche tous les types de denrées, qu'il s'agisse de marques de distributeur ou de produits de marques.
"Ces sept produits sont touchés par différentes arnaques: au visuel sur l'étiquette, aux ajouts d'additifs ou encore à la mention 'traditionnel'. Notre but est de lister de manière non-exhaustive tout ce qui peut toucher les consommateurs" explique à RMC Conso Audrey Morice, chargée de campagne pour Foodwatch.
Six ans après le lancement de sa première campagne d'arnaques à l'étiquette sur les produits de l'été, l'association se réjouit tout de même de leur baisse significative, mais regrette des pratiques parfois plus insidieuses comme la shrinkflation ou la cheapflation.
Le lancement d'une plateforme
L'association ne semble d'ailleurs pas en reste et souhaite renforcer son combat contre les arnaques en magasin. En parallèle de son panel 2024 des produits de l'été, Foodwatch annonce ce jeudi le lancement de son "mur des arnaques sur l'étiquette". Le but: mettre en commun sur une plateforme des informations concernant des produits dont la promesse marketing ne correspond pas à la réalité.
Les consommateurs pourront y retrouver des informations comme le nom du produit, sa marque, le supermarché concerné et des explications. À date, les sept produits du panel estival sont présents, mais on peut aussi y retrouver de la confiture de cerise noire de la marque Lucien Georgelin (promettant une fabrication française tandis que les fruits sont importés de Grèce et de Bulgarie) ou encore de la crème d'asperge aux morilles Liebig (contenant seulement 0,7% de morilles, 3% de crème et 3,8% d'asperge).