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Plastique, métal, papier... 68 polluants éternels retrouvés dans les emballages alimentaires

68 polluants éternels ont été retrouvés dans les emballages alimentaires.

68 polluants éternels ont été retrouvés dans les emballages alimentaires. - MYCHELE DANIAU / AFP

Une étude, menée par la Fondation suisse Food Packaging Forum et des scientifiques de l'environnement, révèle la présence d'une quantité considérable de polluants éternels dans les emballages alimentaires.

Des polluants omniprésents. Des recherches menées par des scientifiques de l'environnement et la Fondation suisse Food Packaging Forum montrent la présence récurrente des polluants éternels (PFAS) dans les emballages alimentaires. Au total, 68 composés chimiques différents ont été retrouvés sur des surfaces comme le papier, le plastique et le métal, d'après les conclusions de l'étude rendues le 19 mars dernier. En tout, il existe plus de 4.000 polluants différents, selon l'Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses).

Les PFAS, acronymes anglais de “per- and polyfluoroalkyl substances”, sont des molécules chimiques très difficilement destructibles et capables de survivre pendant des siècles sur la même surface. Leur présence dans l’environnement a une origine uniquement anthropique, c’est-à-dire causée par l'activité industrielle humaine.

61 PFAS interdits mais pourtant présents

L'étude, intitulée "Substances per- et polyfluoroalkyles dans les emballages alimentaires: stratégies de migration, de toxicité et de gestion", s'est appuyée sur les résultats de 47 autres études compilées dans la base de données scientifiques FCCmigex.

Le constat du rapport est clair: les polluants persistent dans les papiers, les métaux, mais aussi les plastiques qui couvrent nos aliments. En effet, 68 polluants éternels, dont 61 complétement interdits dans les emballages alimentaires, ont été repérés. L'équipe de chercheurs n'a pas pu établir les raisons de la présence de ces composants parmi les matières analysées.

Les scientifiques appellent les autorités sanitaires à mettre en place de nouvelles règles afin de limiter, voire d'interdire, la présence de ces éléments dans les matières en contact avec les aliments.

"Une élimination progressive des PFAS dans les matériaux en contact avec les aliments, y compris les emballages alimentaires, protégerait efficacement la santé publique tout en permettant la création d'une économie circulaire sûre", écrivent-t-ils dans l'étude.

Les fruits et légumes contaminés eux aussi

La proportion de produits contaminés aux polluants éternels est en hausse, selon plusieurs ONG européennes de protection de l'environnement, dont Générations futures et Pesticide Action Network.

Et les fruits et légumes cultivés en Europe ne sont pas en reste. En effet, d'après les chiffres d'une étude réalisée par plusieurs associations et publiée le 27 février dernier, la proportion de fruits et légumes présentant au moins un résidu de PFAS à usage agricole a quasiment triplé, augmentant de 220% pour les fruits et de 274% pour les légumes. Les taux de contamination les plus élevés concernent les endives (42%), les concombres (30%) et les poivrons (27%).

Selon l'étude, les fruits les plus contaminés sont les variétés estivales, comme les fraises (37%), les pêches (35%) et les abricots (31%). Ces derniers contiennent "souvent des cocktails de trois à quatre PFAS différents dans un seul fruit", détaille l’ONG belge Nature et Progrès dans un communiqué.

Sabrine Mimouni