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Fraises d'Espagne dans un panier anti-inflation: Périco Légasse veut la démission de Bruno Le Maire

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Les producteurs français déplorent la présence de produits de mauvaise qualité et surtout importés dans les paniers anti-inflation des distributeurs. Ceux-ci taclent l'inaction du gouvernement. Et Périco Légasse demande la démission du ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

C'est la colère du jour. Les producteurs de fraises de Carpentras ont eu la mauvaise surprise de découvrir des fraises d'Espagne dans le panier anti-inflation de nombreuses grandes enseignes.

Pourtant le gouvernement, dans le cadre du chèque alimentaire, annonçait vouloir fournir une aide aux plus modestes sur des produits de bonne qualité et "locaux". Mais Bruno Le Maire avait reconnu ne pas pouvoir y parvenir et le chèque alimentaire avait fini par disparaître, laissant le champ libre aux distributeurs qui vendent désormais des panier anti-inflation bleu-blanc-rouge à l'extérieur, mais rouge-jaune-rouge à l'intérieur. En ce qui concerne les fraises en tout cas.

Mais ce n'est pas le seul problème. L'UFC-Que Choisir a épinglé le panier anti-inflation mis en place par Système U. En effet, celui-ci contient de l'alcool, des biscuits ou des bonbons et 40% des produits sont classés avec les pires lettres du Nutri-Score.

"On essaie de faire le maximum", se défend sur RMC et RMC Story Frédéric, directeur d'un supermarché dans le Morbihan. "Le panier anti-inflation concerne tous les Français et pour avoir des produits à des coûts maîtrisés et pour tout le monde, il faut que ce soit des produits industriels", explique-t-il. "Le gouvernement se déresponsabilise totalement", ajoute Frédéric.

"Je savais que c'était une escroquerie sociale et politique"

"Cela ne me choque pas du tout", assure Périco Légasse. Mais seulement si "la fraise espagnole est moins chère et de qualité". "Je sais que ce n'est pas le cas. La fraise espagnole dans ce panier est la pire infamie agricole que l'on a. Ce sont des petits morceaux de cancer", tacle le critique gastronomique qui estime que Bruno Le Maire est le responsable de cet échec et appelle ce vendredi sur le plateau d'Estelle Midi, à sa démission.

"Ce ministre, quand il a vendu son projet de trimestre anti-inflation, je savais que c'était une escroquerie sociale et politique. Aujourd'hui on est au-delà de ça, on est dans le mensonge! Bruno Le Maire, je lui demande de démissionner de ce ministère. Qu'il aille faire autre chose. C'est calamiteux pour le peuple, c'est une insulte et une humiliation", demande le critique gastronomique.

"Aucune action de la part des pouvoirs publics"

"On a vraiment tout loupé sur la question des prix de l'alimentation", abonde Pascale Hébel, économiste et spécialiste de la consommation. "Beaucoup de pays ont pris en charge une partie de l'inflation, on l'a fait sur le secteur de l'énergie alors qu'on est à 16% d'inflation sur l'alimentation", déplore-t-elle alors que 42% des Français sautent un repas par jour et que l'aide alimentaire augmente de 25%.

"Il faut que tout le monde se débrouille alors que c'est invivable pour deux tiers des Français qui changent leur façon de manger. On n'a pas pris la mesure des choses, il n'y a eu aucune action de la part des pouvoirs publics", ajoute-t-elle déplorant l'absence de chèque alimentaire. "Pourquoi n'a-t-on pas donné de l'argent directement aux gens pour se nourrir? Ce qui manque c'est le courage politique", déplore Pascale Hébel.

Résultat, le nouveau président de la FNSEA Arnaud Rousseau réclame la fin du panier anti-inflation. Pour le remplacer par un chèque alimentaire...

G.D.