"Il faut que l'Etat bouge": Foodwatch dénonce "des profits indécents qui alimentent l'inflation"

L'inflation a-t-elle bon dos? Il y a deux semaines, la directrice générale de l'ONG Foodwatcvh Karine Jacquemart était venue sur RMC pour dénoncer les marges "indécentes" aussi bien de l’agroalimentaire, que de la grande distribution au détriment du consommateur. Avec trois autres associations de défense des consommateurs (UFC-Que choisir, Familles rurales et CLCV), Foodwatch avait envoyé une lettre au président de la République Emmanuel Macron pour dénoncer une situation "inacceptable".
"Les industries agroalimentaires et géants de la grande distribution ont une influence absolument phénoménale sur l'offre et le prix. Or, derrière ce prix, c'est l'omerta, ils arrêtent pas de se renvoyer la balle. Il y a un manque de transparence sur les marges", dénonçait-elle fin novembre face à Apolline de Malherbe.
Ce jeudi, Karine Jacquemart est au regret d'expliquer sur RMC que les choses n'ont que très peu évolué depuis, malgré une réunion avec Matignon mercredi soir, même si elle tient à regarder le positif.
"Ils se sont engagés à revenir vers nous très sur les deux demandes précises que nous avons formulées. Premièrement, la transparence sur les marges par produit alimentaire de la part des industriels et de la grande distribution. La deuxième demande est un encadrement des marges sur les produits les plus sains et durables", explique-t-elle.
"Le peu d'informations disponibles montre qu'il y a des profits indécents qui alimentent l'inflation"
Karine Jacquemart dénonce toutefois un "double scandale", à ses yeux créé par le système: que d'un côté, on "laisse" un agriculteur sur cinq sous le seuil de pauvreté, et à l'autre bout de la chaîne, qu'il y ait dix millions de Français qui souffrent de précarité alimentaire en 2023.
"Et au milieu, on a deux gros acteurs, les industriels qui se cachent derrière leurs profits et la grande distribution qui contrôle 90% du marché, qui passe son temps à jouer à un poker menteur... Le peu d'informations disponibles montre qu'il y a des profits indécents qui alimentent l'inflation", selon elle.
Il y a ainsi "urgence", poursuit-elle, à ce que le "l'Etat bouge" et que le gouvernement agisse sur ce dossier afin que les prix de l'alimentation soient moins opaques.
A ce jour, plus de 22.000 personnes ont signé la pétition que l'ONG Foodwatch a lancée pour réclamer la transparence des marges des industriels et de la grande distribution.