Ils habitent Marseille et vont faire leurs courses en Espagne en car: "En France, c'est trop cher"

C’est une nouvelle illustration de l’inflation. L'Espagne, connue pour ses prix plus bas sur l’alcool et le tabac, devient un eldorado pour les articles de première nécessité. De plus en plus de Français n’hésitent plus à faire plusieurs centaines de kilomètres pour acheter certains produits qu’ils ne peuvent plus se permettre en France. Des bus sont même affrétés par une compagnie marseillaise pour les transporter à moindre coût jusqu’à la frontière.
Le compte à rebours est lancé pour Priscillia. Elle a tout juste quatre heures pour faire ses achats avant le retour à Marseille, alors direction le rayon boulangerie.
“Si on prend l’exemple du pain de mie. Ici, 500 grammes, c’est 1,59 euros. Chez moi, je paye 200 grammes, 2,20 euros”, indique-t-elle.
Des achats à près de 400 km de son domicile. Mais à 39 euros l’aller-retour d’une journée en autocar pour une personne, c’est imbattable pour la Marseillaise, mère de trois enfants. “Si on compte les frais de péage, les frais d’essence avec la voiture, c’est trop cher. Depuis l’inflation, on vient plus souvent pour acheter les cigarettes et la nourriture, et notamment la viande”, assure-t-elle.
Avec une note de 34 euros pour 6 kg de viande, Priscillia estime avoir fait près de 40% d’économie par rapport à ses achats en France.
Une demande de plus en plus forte entre Marseille et l'Espagne
D’autres, comme Malik, comptent plutôt en sacs. Cinq sacs bien remplis, contre deux habituellement en France pour le même prix et avec des produits qu’il ne pouvait plus se permettre d’acheter. “Des bouteilles d’huile pour la famille, du savon, tout ce qui est produits de première nécessité. Ce sont des produits que je n'achète pas en France parce que c’est trop cher”, précise-t-il.
Des prix entre 20% et 30% moins chers en moyenne selon les produits. Mais pour Angèle, venir avec un budget bien défini, c’est aussi le secret pour faire encore plus d’économies.
“J’ai un budget alloué. Si on vient sans faire de budget, on peut faire des achats compulsifs”, prévient-elle.
Depuis deux ans, le succès de ces excursions hebdomadaires en Espagne est tel que la compagnie marseillaise Azur Évasion a dû doubler la capacité de ses cars pour répondre à la demande.