"Le bénéficiaire, c'est le lobby pharmaceutique": la malbouffe devrait-elle coûter plus cher?

La malbouffe fait de la résistance. Malgré une inflation de 20% en deux ans sur les produits alimentaires, les Français n'ont pas tout banni de leurs paniers. Et parmi les produits qui tirent leur épingle du jeu, les pâtes à tartiner: Nutella a vu ses volumes progresser de 6% au cours des huit derniers mois. Les ventes de chips ont augmenté de 4,2% et celles de chewing-gums et bonbons de 5,2%.
"C'est ça l'addiction: quand on a un besoin, on ne regarde pas le prix", rappelle dans "Apolline Matin", ce mardi sur RMC et RMC Story, le critique gastronomique Périco Légasse. "Les industriels et les distributeurs se sont mis d'accord là-dessus et Nutella est un symbole de la surconsommation et de l'addiction", ajoute-t-il.
"C'est une dépendance qui a été créée sur le long terme. On est en train de tout édulcorer. On infantilise la sensation de goût pour séduire au maximum. J'ai fait partie de ceux qui ont cru à une prise de conscience que la malbouffe tuait et que le Covid-19 pouvait être lié à des problèmes d'obésité, mais le deuxième confinement a recréé une privation et les gens se lâchent", avance le critique gastronomique.
"On est devant un phénomène médical"
Pas question de ne pas se faire plaisir. Périco Légasse rappelle qu'aller dans un fast food ou manger du Nutella de temps en temps ne pose aucun problème, mais l'abus est "catastrophique". "La surconsommation prend des proportions tellement tragiques qu'on est devant un phénomène médical", ajoute-t-il, appelant les autorités à augmenter les prix.
Mais pourquoi cet immobilisme? Pour ne pas priver le lobby pharmaceutique de revenus substantiels, d'après le critique gastronomique. "Le principal bénéficiaire de la malbouffe, c'est le lobby pharmaceutique", assure Périco Légasse. "La grande distribution fait ses profits, cela engendre un état de santé qui provoque des maladies et on vend des médicaments pour corriger tout ça", explique-t-il.