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Les gnocchi à poêler ont le vent en poupe, mais sont-ils bons pour la santé?

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Les gnocchi à poêler ont 20 ans, et leur cote ne cesse de grimper. La preuve: depuis quelques jours, de nouveaux gnocchi en forme d'étoiles font le buzz sur les réseaux sociaux. Décryptage d'un phénomène.

En l'espace de 20 ans, ils ont conquis un marché déjà très porteur: sur les 100.000 tonnes de pâtes fraîches vendues en France chaque année, 36.000 tonnes sont des gnocchi à poêler.

Cette invention de la marque Lustucru, qui a modernisé les roboratifs gnocchi traditionnels, est consommée par 40% des Français. Depuis quelques jours, elle fait même le buzz sur les réseaux sociaux grâce à la sortie du produit sous forme de petites étoiles. Sur Tiktok, des jeunes femmes s'exposent en train de préparer leur dîner "étoilé". La marque annonce fièrement avoir cumulé 4,3 millions de vues.

À une époque où l'esthétique prime avant tout, une assiette parsemée d'étoiles a plus de succès que n'importe quel plat fait maison, et peu importe qu'il ne s'agisse, finalement, que d'un mélange de pommes de terre et de farine préparé de manière industrielle.

"Les gnocchi en forme d'étoiles étaient une idée venue des consommateurs eux-mêmes, mais on ne s'attendait pas du tout à ce coup de projecteur, on n'a rien piloté," assure Marie-Catherine Aune, directrice générale adjointe de Lustucru Sélection, contactée par RMC Conso.

Des ventes en hausse sur 20 ans

Le succès des gnocchi à poêler ne date néanmoins pas d'hier. Depuis leur création en 2004, leur taux de croissance moyen est de 23% par an. Il s'en vendrait même 5850 par minute.

Face à l'engouement, toutes les marques s'y essayent: marques de distributeurs, Panzani, Rana... Et les gammes se multiplient: gnocchi à poêler aromatisés (au fromage, à la tomate) mais aussi spaetzle à poêler, ravioli à poêler etc.

Aucune n'a toutefois pu reproduire exactement le processus de fabrication de la recette originale Lustucru, que la marque se targue de conserver secrète:

"C'est une recette unique qui donne aux gnocchi un goût, une texture, dont les gens raffolent. La preuve: notre taux de réachat est de 60%, ce qui est énorme. Cela plaît aux enfants, mais aussi aux parents qui y ont trouvé le moyen de préparer un repas simple, rapide à faire et bon," ajoute Marie-Catherine Aune.

Pas mauvais pour la santé

Bon, vraiment? RMC Conso a posé la question à Clara Smadja-Lévy, diététicienne-nutritionniste.

"Ce n'est pas un mauvais produit, estime-t-elle. On a un bon apport en glucides, en fibres, pas trop de matières grasses... Seul problème: la teneur en sel élevée, qui correspond pour une portion de 160 grammes à 34% de nos besoins quotidiens."

Attention donc à ne pas avoir la main trop lourde sur la manière dont on agrémente ce plat: on évite l'excès de ketchup ou de fromage râpé.

"Mais avec des légumes et une source de protéines en accompagnement, oui, je peux recommander ce plat à mes patients une à deux fois par semaine sans problème," ajoute la diététicienne, pour qui ces gnocchi à poêler remplacent aisément une portion de pâtes ou de pommes de terre.

Un produit tout de même transformé

Les gnocchi à poêler restent néanmoins un produit transformé, comme le rappelle une enquête de 60 millions de consommateurs parue en mars 2024. Même s'il existe de nombreuses gammes sans additifs et sans conservateurs, lisez bien la liste des ingrédients avant de choisir.

L'association en a par exemple repéré une contenant "de l’amidon transformé de maïs et/ou de riz, du dextrose et des protéines de lait, trois ingrédients caractéristiques des aliments ultratransformés, dont on sait qu’ils sont néfastes pour la santé".

Les flocons de pomme de terre déshydratés, présents chez toutes les marques, sont aussi issus des procédés d'ultratransformation, analyse 60 millions de consommateurs.

Faire ses propres gnocchi, plus économique

Idéalement, il faudrait donc faire ses propres gnocchi, grâce à de la pomme de terre cuite et écrasée et de la farine de blé, deux seuls ingrédients essentiels à cette préparation italienne. Les Italiens ne les poêlent d'ailleurs pas: la cuisson traditionnelle, c'est quelques dizaines de secondes dans l'eau bouillante, et "basta".

Les gnocchi maison sont aussi une solution particulièrement économique: 1,25 euros le kilo, contre 5 à 6 euros le kilo pour les gnocchi à poêler industriels. Encore faut-il avoir le temps et la patience de modeler soi-même ces petits boudins de pâte.

Évitez en revanche les gnocchi aromatisés, au fromage, au jambon, etc: ils sont bien plus chers, et moins bons sur le plan nutritionnel car plus gras, plus salés, et présentant parfois dans leur composition des additifs.

Charlotte Méritan