RMC Conso
Alimentation

Poids, origine et pédoncule: voici ce qu'il faut impérativement regarder pour bien choisir son melon

Des melons (photo d'illustration).

Des melons (photo d'illustration). - Pixabay

Fruit star de l'été, le melon charentais (qui ne vient d'ailleurs pas forcément de Charente) peut être complexe à choisir. Mais en se fiant aux labels et au pédoncule du fruit, on peut être sûr de prendre le meilleur.

À l'apéro ou en dessert, seul ou avec du jambon sec, c'est l'un des fruits stars de l'été: le melon. Si on adore savourer son goût frais et sucré ainsi que sa texture juteuse, le choisir n'est pas toujours une évidence quand on ne s'y connaît pas bien.

Et si en plus, le point de vente où on se le procure propose plusieurs variétés différentes, cela devient un véritable casse-tête. C'est pourtant ce qui arrive notamment dans certains supermarchés, comme l'a relevé le journaliste spécialisé dans la grande distribution Olivier Dauvers. Dans sa newsletter du samedi 19 juillet, il a repéré un cas d'école dans un magasin Leclerc.

Quatre références de melons à quatre prix différents, compliqué pour le consommateur de s'y retrouver...
Quatre références de melons à quatre prix différents, compliqué pour le consommateur de s'y retrouver... © Capture d'écran Olivier Dauvers

Ce dernier propose pas moins de quatre références de melon différentes, à quatre prix différents. Un de Cavaillon, donc IGP (Indication géographique protégée) à 2,79 euros ; un d'Espagne, mais bio à 2,99 euros ; un HVE (Haute Valeur Environnementale) à 2,59 euros ; et enfin celui Eco +, à seulement 0,99 euro et n'ayant aucun label. Pas évident de s'y retrouver pour le client...

Dans une telle situation, à quoi donc se fier? RMC Conso a posé la question à un spécialiste: Jérôme Jausseran, vice-président du Syndicat des maîtres melonniers de Cavaillon.

Un melon charentais qui ne vient pas de Charente?

Il commence par rappeler une chose essentielle: le melon cache une immense gamme de fruits aux formes, couleurs et saveurs différentes. Mais celui que l'on consomme le plus communément en France est le Cantaloup charentais. Un nom trompeur, car comme il ne l'indique pas, il ne vient pas forcément de Charente!

C'est un nom de variété, et non une origine, une IGP. Vous pouvez donc très bien avoir un melon charentais qui viendrait de Provence, d'Espagne, ou même du Maroc. Ce nom de "charentais" vient simplement du fait qu'au moment où les premiers melons cantaloups se sont développés en France sous l'Ancien Régime, ils étaient cultivés en région charentaise.

"C'est un peu comme les choux de Bruxelles. Cette dénomination crée de la confusion et n'aide pas le consommateur. Si bien que l'interprofession œuvre pour la modifier, mais ce n'est pas si simple...", livre Jérôme Jausseran.

Se fier aux labels: IGP, bio, HVE

Aujourd'hui en France, le melon le plus connu et le plus apprécié est donc le melon charentais de Cavaillon, qui vient de cette commune du Vaucluse. Mais dont la zone de production s'étend sur 249 communes réparties entre le Vaucluse donc, mais aussi le Var, les Alpes-de-Haute-Provence et le Var.

Si un melon est produit sur ce territoire, il pourra bénéficier de l'IGP "Melon de Cavaillon" et être commercialisé avec. Pour Jérôme Jausseran, ce label est assurément un gage de qualité. Mais il n'est pas le seul. Les bio et HVE également présents sur les étals du Leclerc évoqué plus haut sont également des labels auxquels se fier. Avec, on sera sûr que le melon ne contient pas trop de pesticides...

Et ces labels peuvent se cumuler. Le melon idéal, d'une certaine manière, serait donc celui bio, et avec une indication géographique protégée pour qu'il soit idéalement produit en France et non en Espagne comme dans l'exemple évoqué. Dans les environs de Cavaillon donc par exemple.

Mais il ne faut bien entendu pas se fier qu'au nom d'un melon et son étiquette. Le meilleur juge de paix... ce sont vos sens! L'aspect du melon et son odeur vous diront s'il est bon ou non.

Observer le pédoncule et sentir l'ombilic

Une des premières choses à observer, c'est le pédoncule du melon (la petite queue au-dessus).

"Le pédoncule d'un melon bien mûr sera incliné, sec, et son contour légèrement craquelé", décrit le vice-président des maîtres melonniers de Cavaillon.

En effet lorsque le melon est immature, son pédoncule est bien relevé et bien frais. Les fibres du fruit se dégradent lorsqu'il mûrit, ce qui provoque l'inclinaison et l'assèchement du pédoncule.

Jérôme Jausseran conseille ensuite de se fier au poids du melon. S'il est lourd, c'est qu'il est rempli d'eau et fort en sucre, "et donc sûrement gustatif". Prenez donc différents melons dans vos mains et pesez les. "Normalement, vous ne pouvez pas vous tromper!", affirme le spécialiste du melon.

Enfin, votre odorat doit aussi pouvoir vous aider à faire le bon choix. Sentez le fruit, mais pas n'importe où. Comme l'explique le compte instagram aux 170.000 abonnés @prendsunfruit dans une vidéo dédiée au melon, "c'est de l'ombilic que sort l'odeur". Pour rappel, l'ombilic est la partie en dessous du melon, à l'opposé donc du pédoncule.

Il est également conseillé de presser l'ombilic avec le doigt. Si la peau s'enfonce légèrement, c'est que le melon est parfaitement mûr. Maintenant que vous savez comment choisir un melon, il ne reste plus qu'à appliquer ces conseils et le savourer!

Arthur Quentin