Prix au supermarché: que faut-il attendre de la réouverture des négociations commerciales?

Le gouvernement annonce la réouverture des négociations commerciales entre producteurs et distributeurs. Bercy demande aux industriels de répercuter à la baisse le prix de certaines matières premières. Sur le fond, ce n’est pas une surprise. Bruno Le Maire avait annoncé, lors des négociations en début d’année, qu’il y aurait une deuxième vague de négociations afin de répercuter – cette fois-ci à la baisse – une éventuelle détente sur les prix de l’énergie et des matières premières.
Plus surprenant, en revanche, le calendrier de cette deuxième vague. On l’attendait au mois de juin, elle intervient plus tôt que prévu. Mais il y a urgence dans les rayons des magasins. En mars, l’inflation sur les produits alimentaires a dépassé les 17%. Le ressenti des consommateurs est encore plus négatif, 22% selon une enquête Opinion Way pour le groupe Bonial. Et la colère gronde sur terrain politique. Les élus écologistes à l’Assemblée ont de nouveau réclamé ce jeudi le blocage du prix des certains produits alimentaires.
Pas gagné pour le consommateur
Mais est-ce qu’on peut vraiment espérer une baisse des prix significatives dans les rayons des magasins? Bercy parle de raisons objectives pour renégocier les prix à la baisse. Les cours du blé ont par exemple chuté de 18% depuis le début de l’année. Le prix des engrais a été divisé par deux depuis le mois de septembre. Et le gaz naturel est repassé au mois de mars en-dessous des 45 euros le MWh, sur les marchés de gros. C’est son plus bas niveau depuis un an et demi.
Les industriels de l’agroalimentaire restent en revanche très prudents… D’abord, ils expliquent qu’ils n’ont pas encore bénéficié des baisses de prix sur l’énergie et certaines matières premières, parce que leurs contrats de fourniture les engagent sur de plus longues périodes.
Ensuite, ils rappellent que les hausses de tarifs qui ont été négociées au début de l’année n’intégraient que partiellement, et avec retard, la flambée des prix de l’énergie et des matières premières.
Très peu de chances donc que ces nouvelles négociations entrainent une baisse spectaculaire dans les rayons... Comme on dit, les hausses de prix, généralement, prennent l’ascenseur, et les baisses (en revanche) ont plutôt tendance à prendre l’escalier.