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Tomates: d'où viennent celles déjà présentes sur nos étals et se valent-elles toutes?

Des tomates cerises. (Illustration)

Des tomates cerises. (Illustration) - AFP

En salade ou nature, la tomate refait son grand retour dans nos assiettes. Mais entres les différents modes de culture, ses labels ou encore son pays de provenance, ce fruit n'aura pas le même goût.

Signe de soleil et d'été, la tomate est de retour. Le fruit le plus cultivé du monde, dont la saisonnalité atteindra son pic à la fin du mois de juin, est déjà présent sur nos étals. Quelle que soit notre préférence en termes de variété, dont la majorité est déjà disponible à la vente, toutes les tomates n'ont pas les mêmes modes de production. Sous-serre, biologique ou encore hors-sol, les critères pour faire pousser des tomates ne manquent pas et peuvent influencer leur goût.

· Culture sous-serre, hors sol ou en pleine terre

Pour choisir sa tomate, il faut poser une question sur son origine, qui induit forcément son mode de culture. "Une variété de tomate cultivée sous-serre, hors sol, sera peu gouteuse. Alors qu'une variété de plein champ, cultivée en saison, sera plus gouteuse", explique à RMC Conso Nicolas Toutain, chef jardinier au Conservatoire de la tomate.

De même, les petits producteurs vont faire l'effort de cueillir les tomates à maturité. Cette technique permet de manger des tomates dont le goût est beaucoup plus développé.

Au contraire, dans la grande distribution les tomates sont généralement cueillies vertes, trois semaines avant la vente et stockées en chambre froide où un gaz d'éthylène, va permettre de les laisser murir, détaille le chef jardinier. "Visuellement la tomate paraît mûre, mais n'a pas de saveur", conclu-t-il.

· France, Espagne, Maroc...

En dehors de la France, deux pays approvisionnent nos étals en tomates. Si la très grande majorité des lieux de vente proposent des produits issus de notre territoire, les tomates marocaines ou espagnoles sont plus répandues et vendues en grande distribution que dans les circuits traditionnels.

Mais quelle que soit sa variété, la France reste la principale origine de la tomate. Un peu moins de la moitié des lieux de vente propose aussi de la tomate cerise en provenance du Maroc, un tiers pour la tomate ronde. L’Espagne est aussi une origine assez fréquente pour ces deux variétés de tomate ainsi que pour la tomate allongée.

Selon l'étude, sur la consommation de la tomate, éditée en janvier 2022 par le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes, la tomate ronde est à 74% produite en France, contre 31% au Maroc et 24% en Espagne. Pour la tomate cerise, la production française passe à 75%, contre 45% pour la marocaine et 33% pour l'espagnole.

En grande surface ou lors d'un marché, les consommateurs qui souhaitent faire le choix de tomates produites en bio doivent ouvrir l'oeil. Le label Agriculture Biologique, se décline en deux appelations: AB ou Eurofeuille européen. "Ce sont les deux labels fiables et officiels qui permettent d’identifier des produits cultivés sans pesticides ni engrais de synthèses, plus respectueux de l’environnement et des sols", nous précise l'Ademe.

Selon Nicolas Toutain, toutes les étiquettes bio ne se valent pas. "Un bio du Maroc ne comprend pas les mêmes normes qu'un bio de France", avertit ce dernier. Au-delà de cette appellation, les consommateurs doivent être vigilants aux indications. "L'absence de précision 'tomates de pleine terre' ou 'tomates bio' ne permet pas l'assurance d'un produit goutu", analyse le chef jardinier.

· L'impact écologique de la culture hors-saison

Si le mois de juin est connu pour être le "prime" de la tomate, le fruit rouge ne nous quitte jamais vraiment puisqu'il est disponible tout le reste de l'année dans la plupart des supermarchés. Hors saison, les tomates que l'on retrouve sont produites sous serre chauffée, bien souvent au-delà de nos frontières dans ces pays voisins ou proches (Espagne ou encore Maroc). Mais ce mode de culture a un impact écologique bien supérieur aux tomates produites en saison, que ce soit en plein champ ou sous serres non chauffées, en raison de la consommation d’énergie pour chauffer les serres.

Selon l'Ademe, une tomate sous serre chauffée a environ 6 fois plus d’impact CO2 qu’une tomate de plein champ. Il est donc important de consommer les tomates en saison, soit de juin à octobre en France métropolitaine et de privilégier d'autres légumes hors saison de production.

Lilian Pouyaud