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Attention, les chèques-vacances peuvent eux aussi faire l'objet de contrefaçons

Chèque-vacances (photo d'illustration).

Chèque-vacances (photo d'illustration). - ANCV

De faux chèques-vacances sont en circulation depuis plusieurs années. Ces derniers sont vendus au tiers de leur prix sur des plateformes comme Telegram.

Des imitations presque parfaites. Utilisés par près de dix millions de Français chaque année, les chèques-vacances sont victimes de contrefaçon, comme le rapporte une enquête de TF1. Ces derniers sont commercialisés par des réseaux criminels, sur différentes plateformes sociales, dont notamment Snapchat et certains canaux Telegram.

Papier, logo, numéro de série...

En France, un seul et unique organisme, l'Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV), géré par le ministère de l'Économie et des Finances, édite ces titres.

"Il est important de rappeler ici que le Chèque-Vacances est un titre sécurisé. L’ANCV prend conseil régulièrement auprès de la Banque de France pour renforcer la sécurité de son titre", avance l'ANCV à RMC Conso.

Mais cela n'empêche pas les trafiquants de reproduire à l'identique "de faux chèques d’excellente qualité", rapporte TF1. Les autorités prennent ce trafic très au sérieux et surveillent attentivement tous les signalements. Au commissariat de Dole (Jura), le major Christophe Hurcet explique avoir reçu une dizaine de plaintes.

"L'encre derrière est impossible à faire pour le commun des mortels donc c'est forcément de la criminalité organisée derrière tout ça", détaille-t-il à nos confrères.

Selon lui, deux types d'utilisateurs de ces chèques contrefaits se distinguent: les individus qui achètent avec des produits high-tech pour les revendre, et ceux qui s'en servent simplement pour faire des courses alimentaires. Les deux profils se procurent des contrefaçons auprès de réseaux de trafiquants. De son côté, l'ANCV explique qu'il s'agit d'utilisation "pour de petits montants".

Un trafic qui s'est développé en ligne

Ces faux titres circulent essentiellement sur les réseaux sociaux, où ils sont vendus au tiers de leur valeur. Certains escrocs appliquent même des promotions: plus les clients en achètent et plus le prix du carnet est attractif.

Contacté par les équipes de TF1, un revendeur explique que les chèques qu'il commercialise n'ont aucune chance d'être refusés et ne présentent aucun risque. "Je garantis à 100%, c'est un truc valide", insiste-t-il auprès de nos confrères.

En octobre dernier, un réseau criminel qui proposait de faux chèques-vacances, pour un préjudice estimé à au moins six millions d'euros, a été démantelé par l'Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM). Douze personnes ont été interpellées et les enquêteurs ont recensé 1.000 plaintes de commerçants. Les faux titres étaient vendus sur plusieurs canaux de la messagerie Telegram.

Les escrocs n'hésitaient pas à prévenir leurs clients concernant le fait que ces chèques ne passaient pas la barrière du scan, mais ils fournissaient une liste d'enseignes où ils étaient acceptés sans contrôle approfondi.

Jusqu'à 345.000 euros d'amende

"Dès que des éléments concrets sont portés à sa connaissance, l’ANCV porte plainte et collabore avec les autorités judiciaires", assure l'Agence, qui ne tient toutefois pas de "statistiques" sur le sujet.

L’ANCV explique également communiquer "régulièrement en direction des professionnels du tourisme et des loisirs, qui sont très vigilants sur le sujet, notamment en leur transmettant les matrices contrefaites".

Pour rappel, l'utilisation de ces faux titres est passible de cinq ans de prison et de 345.000 euros d'amende.

Sabrine Mimouni