"Il faut vérifier tout le temps": la fin du ticket de caisse encore reportée

La disparition progressive du ticket de caisse en papier de nouveau repoussée. La fin de leur impression systématique, initialement prévue à partir du 1er janvier 2023 puis du 1er avril, a été une nouvelle fois décalée, comme l'a indiqué dimanche le ministère de l'Economie et des Finances. Et ce, à la demande d’associations de consommateurs qui ont fait valoir la nécessité de contrôler au plus près ses achats dans la période actuelle de forte inflation.
"On considère que le moment n'est pas le bon pour que la mesure entre en vigueur", précise le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée notamment au Commerce.
L'objectif de cette mesure est de réduire la production de déchets. En effet, 30 milliards de tickets sont imprimés chaque année en France, ce qui représenterait 2,5 millions d’arbres abattus.
Des arguments facilement compréhensibles pour nombre de Français comme Najoua, qui est totalement pour. "Abattre des arbres, et voir tous les papiers qui traînent par terre, franchement ça n'arrange pas la ville ni la planète", confie cette habitante de Marseille.
"Des fois, il y a des erreurs de code-barre"
Mais d'autres tiennent encore à leur ticket de caisse physique, surtout en ce moment. "Des fois, il y a des erreurs de code-barre, et par rapport au prix total il faut vérifier tout le temps parce qu'on est en crise, il faut dire ce qu'il en est", témoigne de son côté Kelly, toujours à Marseille.
En effet, les Français font de plus en plus attention dans ce contexte de hausse des prix comme le confirme Yves Puget, directeur des rédactions du magazine dédié à la consommation LSA. "Les volumes (de vente) sont en baisse, c'est ça qui inquiète. On a des baisses en viande, poisson, c'est d'autant plus inquiétant car ce sont des produits chers mais sains."
Yves Puget salue également cette décision, notant une certaine contradiction des Français qui étaient bien plus favorables à cette mesure quand elle avait été votée. "C'était une difficulté avec l'inflation. C'est toujours le problème d'une loi réfléchie et votée en 2020, donc en décalage (...). Les Français connaissent cette loi, ils sont pour cette loi, mais comme ils sont contradictoires, ils veulent toujours le ticket de caisse"
L’association UFC-Que Choisir, via Odile Leturcq, sa représentante à Marseille, défend aussi le décalage de cette mesure, et avance un autre argument en faveur de l'utilité du ticket de caisse physique automatique. "Il y a beaucoup de consommateurs qui n'osent peut-être pas demander leur ticket", pense-t-elle.