Voici la somme qu'il vous manque en moyenne par mois pour vivre confortablement, selon une étude

Le pouvoir d'achat reste, encore cette année, la première préoccupation des Français (photo d'illustration). - dr
"Selon vous, quel montant vous manque-t-il chaque mois pour vivre confortablement?" C'est l'une des questions que s'est posée Cofidis, acteur spécialisé dans le crédit à la consommation, dans son 14ᵉ baromètre du pouvoir d'achat des Français publié début septembre.
En 2025, le pouvoir d'achat reste la première préoccupation des Français (38%), mais connaît un net recul par rapport à l'année dernière (-13 points). Pour autant, de moins en moins de Français considèrent avoir un pouvoir d’achat élevé: seuls 18% le pensent, soit 5 points de moins qu'en 2024.
Le pouvoir d'achat se retrouve désormais à quasi-égalité avec la santé (36%) et l’insécurité (34%). "Cette évolution traduit un retour progressif à une hiérarchie plus équilibrée", analyse l'étude.
"Si l'inflation marque un léger repli et que les inquiétudes sur le pouvoir d'achat reculent en intensité, les Français n'en demeurent pas moins profondément marqués par ces trois années de tensions sur les prix", assure Mathieu Escarpit, directeur marketing Cofidis France, cité dans le baromètre.
Un manque de 507 euros par mois
Pour 72% des Français, l’augmentation des prix est ce qui impacte le plus leur pouvoir d’achat, suivie des impôts. D'ailleurs, 43% d'entre eux ont le sentiment que l'inflation continue au même rythme. Ils sont une majorité à ressentir une hausse des prix sur l’alimentation (78%), la santé et les assurances (76%) ou encore sur l’énergie (71%).
Concrètement, les Français estiment qu'il leur manque en moyenne 507 euros par mois pour vivre "confortablement", contre 556 euros en 2024. Le niveau observé cette année est proche de celui observé en 2022, d'après Cofidis.
S'ils disposaient de cette somme, les Français la consacreraient en priorité à l'alimentation (40%, baisse de 15 points), aux loisirs (33%) et à l'équipement de la maison (25%). "La baisse de la part dédiée à l'alimentation traduit un léger soulagement dans les besoins fondamentaux", observe Cofidis.
Dans ce contexte, les Français continuent de s’adapter. 60% réduisent leurs dépenses non-essentielles et 54% surveillent attentivement les prix à l’achat. Il y a également une hausse significative de ceux qui mettent de l’argent de côté en anticipation de nouvelles hausses (29%, +5 points).
Les postes les plus ciblés pour réaliser des économies restent l’habillement (39%) et les loisirs (38 %). Malgré des restrictions budgétaires parfois lourdes, près de la moitié des Français (48%) estime désormais que ces efforts seront suffisants pour faire face à l’avenir.
4 Français sur 10 à découvert
Alors que près de la moitié des Français parvient à mettre de l’argent de côté, la situation financière reste préoccupante pour 22% de la population (+3 points). La fréquence du découvert bancaire repart à la hausse, touchant désormais près de quatre Français sur dix (38%, +2 points).
Ce phénomène touche particulièrement les jeunes (52%), les foyers avec enfants (49%), les actifs (44%) et les femmes (42%). À l’opposé, les retraités sont moins concernés, avec un taux de 22%, soit 16 points en dessous de la moyenne nationale.
De plus, le montant moyen des découverts s’accroît nettement: +85 euros, atteignant 411 euros, son plus haut niveau depuis 2016. Cette hausse est portée notamment par les catégories socioprofessionnelles supérieures, pour qui le découvert moyen grimpe à 587 euros, ainsi que par les 35-49 ans (467 euros).
Selon une étude de YouGov pour MoneyVox, 90% des sondés disposent d’une autorisation de découvert, un chiffre en hausse par rapport à 2023 (86%). Mais cela ne suffit pas toujours à éviter les difficultés: 35 % affirment avoir déjà dépassé leur plafond, provoquant des incidents de paiement.
Paiement fractionné, crédit à la consommation...
Ainsi, les solutions de paiement en plusieurs fois séduisent 55% des Français. Ces modes de paiement sont surtout employés pour les achats d’électroménager (52%) et d’équipement de la maison (35%).
Le recours au crédit à la consommation reste stable, avec 31% des Français détenant un crédit en cours. Parmi eux, 83% (+4 points) affirment ne rencontrer aucune difficulté à rembourser leurs mensualités.
Autre stratégie: près de 62% continue de voir dans une consommation plus responsable un moyen de faire des économies. Les plus jeunes (72%) et les CSP+ (68%) restent toutefois plus enclins à y croire.
Dans leurs stratégies pour faire des économies, trois mesures s’imposent: conserver plus longtemps vêtements et équipements (59 %), faire des économies d’énergie (54%) et adopter une attitude générale de consommation plus sobre (54%).
Méthodologie: enquête auto-administrée en ligne, du 22 au 30 mai 2025, sur un échantillon national représentatif de 1.004 Français, âgés de 18 ans et plus constitué d’après la méthode des quotas sur les critères suivants: sexe, âge, profession, région de résidence et catégorie d’agglomération.