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Bien choisir ses cosmétiques: comment lire les étiquettes et reconnaître les ingrédients nocifs

Les cosmétiques contiennent des substances nocives.

Les cosmétiques contiennent des substances nocives. - ALAIN JOCARD © 2019 AFP

Certains composants des produits cosmétiques sont à fuir. Perturbateurs endocriniens, molécules irritantes ou mauvaises pour l'environnement… RMC Conso vous présente les principales substances problématiques et vous livre quelques conseils pour vous y retrouver.

Un véritable casse-tête. C'est ce à quoi peut ressembler toute tentative de compréhension des étiquettes présentes aux dos des cosmétiques. En plus d'être souvent assez longue, la liste des ingrédients est généralement composée de noms tous plus obscurs les uns que les autres.

Tout d'abord, sachez que comme sur les produits alimentaires, les ingrédients des produits cosmétiques sont classés par ordre décroissant en fonction de leur taux de présence dans l'article. Gardez également en tête que plus une liste est longue et plus l'article a de chances de contenir des ingrédients nocifs. RMC Conso vous présente les principaux types de composants à éviter afin de vous aider à choisir les cosmétiques les plus inoffensifs.

• Plusieurs labels auxquels se fier

Le monde de la cosmétique présente plusieurs labels qui garantissent des critères en matière de qualité, de composition, d’origine et de mode de fabrication. Les critères varient en fonction des labels, parmi lesquels on peut citer par exemple Cosmos Organic. Ce dernier est l'assurance que 95% des végétaux présents dans le produit de beauté sont issus de l’agriculture biologique. Il existe également Cosmebio, qui ne peut être apposé que sur des produits composés à 95% d'ingrédients naturels ou transformés d’origine naturelle.

Ecocert, quant à lui, est attribué aux cosmétiques dont au moins 95% des ingrédients sont naturels ou d'origine naturelle. Les 5% restants doivent faire partie d'une liste assez limitée de substances.

• Reconnaître les perturbateurs endoctriniens

D'après l’Organisation mondiale de la santé, le terme de "perturbateur endocrinien" qualifie “une substance exogène ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et, par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations”. On les retrouve en nombre dans certains produits cosmétiques.

Agent de conservation anti-bactérien, antifongique, antiviral et anti-tartre, le Triclosan est très utilisé dans les produits anti-acnés (savons, crèmes et lotions), mais aussi dans les dentifrices. Ce dernier circule très activement dans l'organisme et perturbe le fonctionnement de la thyroïde.

Le dioxyde de titane

Ce composé qui permet de blanchir et de pigmenter les crèmes solaires et les cosmétiques provoquerait des perturbations hormonales. Par ailleurs, l'Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) le classe parmi la catégorie cancérigène s’il est utilisé sous forme nano. Il a été interdit dans les produits alimentaires en février 2020, mais on le retrouve toujours dans les cosmétiques.

Le butylated hydroxyanisole

Cet antioxydant, plus connu sous le nom de "BHA", est classé "cancérogène possible" par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ). Il fait également partie des substances proposées par la France à la Commission européenne pour une évaluation précise d’urgence de ses propriétés toxiques. En effet, il serait à la fois toxique pour la reproduction et perturbateur endocrinien.

Utilisés pour conserver le parfum d'un produit cosmétique, les phtalates sont des perturbateurs endocriniens qui favorisent aussi l'apparition de cancers du sein et de l’utérus. La communauté scientifique demande une réglementation plus stricte les concernant.

L'ethylhexyl methoxycinnamate

On le retrouve aussi bien dans les crèmes solaires que dans certaines crèmes de jour ou fonds de teint. Les recherches sur cet ingrédient ont démontré qu'il perturbait les œstrogènes et la fonction thyroïdienne. Il continue pourtant d'être largement utilisé, notamment dans les baumes à lèvres.

Supposés ramollir le derme, ces actifs sont très souvent associés aux crèmes hydratantes pour adoucir la peau. Mais ils sont accusés d’être des perturbateurs endocriniens.

• Les substances nocives pour l'environnement

De nombreux rouges à lèvres vendus sur le marché contiennent des huiles minérales. Mélange complexe d’hydrocarbures, ce produit est utilisé en raison de son prix très attractif. Supposées empêcher la déshydratation et le dessèchement des lèvres, ces huiles contiennent en réalité “des impuretés soupçonnées d’être cancérigènes”, explique 60 millions de consommateurs. Elles sont par ailleurs très polluantes pour l'environnement, car en plus d'être issues d'une fabrication pétrochimique, elles ne se dégradent que très partiellement une fois rejetées.

Malgré les alertes, ce composant est encore présent dans les rouges à lèvres et les crèmes, notamment pour sa fonction matifiante. Mais ce dernier n’aurait pourtant aucun bénéfice, au contraire. Il est accusé de boucher les pores en créant un film sur la peau. Selon 60 millions de consommateurs, cette matière aurait même un impact écologique: “Il est interdit dans les produits à rincer, shampooings ou gels douche, parce qu’il s’élimine difficilement dans l’environnement. Le silicone se dégrade dans l’atmosphère sous l’action des UV, mais pas dans l’eau”, détaille le magazine.

Les Benzophenone-1, benzophenone-3

Ces éléments sont des dérivés de la benzophénone. Il s'agit d'une poudre synthétique utilisée pour protéger à la fois les formules et la peau des rayons UV. Il serait non seulement allergène, mais aussi polluant pour l'environnement et perturbateur hormonal.

• Identifier les allergènes et irritants

Les huiles essentielles

Certaines huiles essentielles provoquent des irritations de la peau ou des muqueuses en application cutanée. Cela se manifeste généralement par une rougeur ou une sensation de chaleur. L'intensité de la réaction varie selon les individus et la dose administrée. Les huiles les plus irritantes sont les suivantes: Ciste Citron, Estragon, Génévrier commun, Laurier noble, Marjolaine à coquille, Mélisse officinale, Menthe des champs, Pin, Tea tree, Verveine citronnée et Ylang ylang.

Largement utilisée pour ses propriétés conservatrices, cette substance entraîne pourtant un risque d’allergie cutanée et d’irritations. Elle est également suspectée de perturber l’équilibre du système hormonal. Les parabens pourraient également augmenter le risque de certains cancers, notamment celui du sein.

Le benzyl alcohol

Exploité pour ses propriétés anti-bactériennes, ce composé est controversé pour ses effets allergènes et irritants. On le retrouve dans les crèmes, lotions, shampoings et parfums. Outre ses effets sur la peau, il peut également provoquer des maux de tête et des étourdissements chez les personnes les plus sensibles.

Les parfums

Il existe pléthore de substances parfumantes utilisées dans les cosmétiques. En tout, 81 d'entre d'elles sont considérées comme allergisantes, selon le Règlement 2023/1545 de l’Union européenne publié le 26 juillet dernier.

Sabrine Mimouni