Bio, écologique, éthique... Comment s'y retrouver parmi les labels vestimentaires?

Un eemployé travaille dans une usine textile à Binzhou, dans la province de Shandong (Chine), le 24 septembre 2024. (Illustration) - STR / AFP
C'est parfois un argument marketing qui peut mener à l'achat. Les mentions environnementales sur nos vêtements sont nombreuses: biologique, durable, recyclable, écoconçu... Ces labels promettent un habit respectueux de l'environnement, ou une fabrication éthique, quand ce ne sont pas les deux à la fois.
Pour la DGCCRF, l'organisme français chargé de la répression des fraudes, la multiplication de ces allégations peut mener à du greenwashing (ou écoblanchiment en français) de la part des fabricants. Il est donc nécessaire de savoir distinguer les labels vestimentaires qui, bien souvent, versent dans la protection de l'environnement, mais aussi dans celle de ses employés.
Les différents labels
· GOTS
Label de référence pour les vêtements biologiques, le Global Organic Standard est représenté par un haut blanc sur un fond vert. S'il est apposé sur l'étiquette d'un habit, c'est que ce dernier est composé au minimum de 95% de matière biologique, de la récolte des matières premières à la production du vêtement. Le tout dans le respect d'exigences sociales (pas de travail forcé, régularité de l'emploi, abolition du travail des enfants...) et environnementales (interdiction d'OGM, de métaux lourds et autres produits chimiques néfastes...).
· Global Recycled Standard
Si cette mention apparaît sur un vêtement, c'est qu'il contient au moins 50% de matières revalorisées. Comme certains autres labels, le Global Recycled Standard implique des exigences sociales (interdiction du travail forcé, du travail des enfants...) et un habit produit grâce à une consommation d'énergie maîtrisée. Les entreprises habilitées à apposer ce label payant sur des vêtements sont d'ailleurs contrôlées au moins une fois par an par des organismes indépendants.
· Le standard 100 de Oeko-Tex
Avec cette mention, les consommateurs sont assurés d'avoir entre leurs mains un produit sans résidus de substances chimiques nocives. Et ce, même à des teneurs et concentrations très faibles. Sont bannis des vêtements qui arborent ce sigle les polluants (cadmium), de l'acide (pentachlorophénol) et d'autres métaux (nickel).
Elle tient son nom des 100 paramètres de contrôle que doivent passer le test pour être habilités et référence quatre gammes de produits: ceux pour bébés et enfants jusqu'à 3 ans (classe 1), ceux en contact direct avec la peau (classe 2), ceux sans contact avec la peau (classe 3) et les produits d'équipements ménagers (classe 4).
· Écolabel européen
Derrière ce label de l'Union européenne, se cache la promesse de vêtements produits dans un processus où les émissions polluantes dans l'air et dans l'eau sont réduites. Un vêtement qui affiche l'Écolabel n'est composé que de fibres naturelles à 100% issues de l'agriculture biologique. Certaines substances pesticides sont interdites, ainsi que des substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
· Fairtrade
Autant présent pour les denrées alimentaires que les vêtements, ce logo vert et bleu sur un fond noir signifie que les produits labellisés sont issus de coopératives de petits producteurs rémunérés à un prix stable et juste. Ces derniers sont d'ailleurs contrôlés par des organismes indépendants au moins deux fois par cycle de trois ans. Concernant les exigences sociales, Fairtrade assure que les producteurs de vêtements agissent contre le changement climatique en n'utilisant plus de pesticides, de semences génétiquement modifiées.
· bioRé
Fondé en 1997, il garantit une composition de vêtements à base d'au moins 75% de coton, produit de manière écologique et équitable. Le bioRé assure aussi que la fabrication des vêtements a des impacts limités sur l’environnement: réduction des émissions de CO2, interdictions, mais aussi restrictions de substances dangereuses pour la santé. Son petit plus: il touche aussi les modes de transports jusqu'aux exigences d'usage (tenue des couleurs, maintien des dimensions au lavage...).
Une question de bon sens et d'observation
Pour la répression des fraudes, un vêtement aux promesses environnementales trop larges mérite de la méfiance. Car un emballage vert "ne garantit pas le respect de l'environnement", précise l'organisme.
Concrètement, cela passe par l'analyse de la composition du produit et aussi son mode de production, de distribution et d’élimination. Le but étant de s'assurer que les promesses d’impact réduit sur l’environnement sont bien justifiées. Au sujet des mentions "biosourcé" ou "naturel", elles laissent entendre qu’un produit est plus respectueux de l’environnement.
"Or, ces mentions signifient seulement que les composants du produit ou le produit lui-même sont issus de la biomasse bien souvent végétale ou animale ou qu’ils n’ont subi aucune transformation chimique", précise la DGCCRF.
Cependant, des produits naturels ou biosourcés peuvent tout de même être polluants, voire dangereux, ajoute-t-elle.