Carrefour, Ikea, Shein, Urgo... 60 millions de consommateurs dresse son palmarès des pires pratiques

Carrefour a reçu le cactus d'or pour sa shrinkflation. - AFP
Shrinkflation, greenwashing, défaillance, omission et bidonnage sont pointés du doigt. Dans le cadre de son palmarès annuel des "Cactus" qui épinglent les mauvaises pratiques des entreprises, le magazine 60 millions de consommateurs a établi un classement des dix enseignes qui ont "le plus énervé ou abusé les consommateurs". On y retrouve des magasins de grande distribution, d’ameublement, mais aussi des organismes publics, comme la Caisse d’assurance-maladie (CNAM).
• Carrefour obtient le cactus d’or
Au cours d’une année 2023 rythmée par des hausses de prix, l'acteur de la grande distribution a dénoncé ses fournisseurs pratiquant la shrinkflation, alors même qu’il s’y adonnait quelques mois plus tôt. En effet, cette pratique consistant à réduire la quantité d'un produit vendu sans en baisser le prix, est devenue très populaire durant les derniers mois.
Carrefour l’a largement pratiquée, notamment sur ses fruits et légumes d’entrée de gamme. Sans changer le prix, le sachet de trois salades sucrines n'en présentait plus que deux, le filet d'un kilo et demi de pommes de terre perdait 500 grammes et les barquettes de champignons et de radis passaient de 250 à 200 grammes.
• Ikea, cactus du greenwashing
Ikea, géant suédois de l’ameublement, figure également au palmarès. L’enseigne est épinglée en raison du respect très partiel de ses engagements en matière d'économie circulaire. Alors qu'elle s'est engagée à reprendre les anciens meubles de ses clients pour toute livraison d'un article neuf sur simple demande et sans frais, des clients affirment qu'ils sont confrontés à des refus de la part des livreurs.
• La Caisse d’assurance-maladie, cactus de la défaillance
En 2023, 72% des appels d’assurées à l’assurance-maladie (CNAM) ont sonné dans le vide, selon le magazine. Ce dernier a d’ailleurs mené une enquête baptisée "Services publics : y a quelqu’un au bout du fil ?", en février dernier. Les résultats ont montré que 217 appels sur les 302 passés n’ont jamais abouti.
• La SNCF, cactus le plus persistant
La SNCF figurait déjà au palmarès de l'an dernier. Mais cette année, c'est l'envolée des frais de changement de billets, la réduction des délais pour le faire, ou encore la hausse du prix de la carte Avantage qui sont pointés du doigt. Les retards habituels, les suppressions de train et la réduction des fréquences sont également mentionnés.
• Shein, cactus du réchauffement
Sans surprise, le palmarès mentionne Shein, géant chinois de la surproduction d’habillement très bon marché fabriqué dans des conditions douteuses. La plateforme, est accusée de "surproduction mortifère" qui émettrait 15.000 à 20.000 tonnes de CO2 chaque jour, d'après la fédération Les Amis de la terre.
• Urgo, cactus de l’arrosage
En tout, le fabricant de pansements a distribué pour 55 millions d’euros de cadeaux à 8.000 pharmaciens d’officine entre 2015 et 2021, selon une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Cette générosité n’est pas complètement désintéressée puisque c’est avant tout une façon de pousser les professionnels de santé à favoriser les produits Urgo auprès des clients. La nouvelle ministre de la santé, Agnès Firmin-Le Bodo est d'ailleurs visée par une enquête.
• TicketMaster, Google, Bayer et ManoMano
D'autres entreprises sont également présentes au palmarès. Parmi elles, Bayer, fabriquant de pesticides accusé de ne pas avoir transmis à l’autorité sanitaire européenne les études nécessaires à l’évaluation des risques de leurs pesticides sur le cerveau en développement. Le site de vente d'articles de bricolage ManoMano est épinglé pour bidonnage des commentaires clients.
TicketMaster, plateforme de vente de billets en ligne est quant à elle mentionnée pour avoir trompé les fans de Taylor Swift lors de la mise en ligne des places pour son concert à La Défense Arena en mai prochain. Enfin, Google est accusé de ne pas être regardant sur ses annonceurs.