Abattement, exonération, taux marginal... le lexique des impôts pour ne pas être perdu dans votre déclaration

Un formulaire papier de déclaration de revenus (illustration). - Etienne Laurent - AFP
Chaque année vous êtes perdu lorsque vient le temps de remplir votre déclaration de revenus? Il y a de quoi, le jargon des impôts est plein de mots et d'expressions complexes. Même Albert Einstein aurait un jour énoncé: "La chose la plus difficile à comprendre dans le monde est l’impôt sur le revenu".
Pas de honte à avoir donc. Même si pour briller aussi bien en société que devant le fisc, parler le dialecte du contribuable est toujours un plus. Pour vous aider à atteindre cet objectif, RMC Conso dresse une liste de termes essentiels et leur définition.
Taux moyen ou taux marginal?
L'impôt sur le revenu est calculé à partir d'un barème actualisé chaque année, et que nous vous donnions ici pour 2025. Concrètement, il s'agit de tranches de revenus associées à un taux d'imposition. Mais pourquoi parle-t-on alors de taux moyen et de taux marginal?

- Taux moyen
Comme son nom l'indique, le taux moyen d’imposition est le taux moyen auquel vos revenus sont taxés, à partir du barème. Il donne une idée concrète de ce que représente l'impôt dans vos revenus. Le mieux pour comprendre est de prendre un exemple. Celui d'un célibataire sans enfant (une part fiscale, donc) avec un revenu de 32.000 euros.
-Ses revenus seront taxés à 0% jusqu'à 11.497 euros: soit un impôt dû de 0€ pour cette tranche.
-De 11.498 à 29.315 euros, il devra un impôt de (29.315 - 11.498) x 11%, soit 1.959 euros.
-De 29.316 à 32.000 euros, ses revenus subiront un taux de 30% : (32.000 - 29.316) x 30% = 805 euros.
Eb tout il payera donc 2.764 euros d'impôt sur le revenu. Pour obtenir le taux moyen d'imposition, on divise ce chiffre par les revenus totaux (32.000) puis on multiplie le résultat par 100. Cela donne un taux moyen, pour ce contribuable, de 8,64%.
- Taux marginal
Le taux marginal est moins complexe à déterminer. Il s'agit simplement du taux qui s'applique à la tranche la plus élevée de vos revenus. Ainsi pour reprendre notre exemple précédent, son taux marginal d'imposition est de 30%.
Les mécanismes pouvant réduire l'impôt
Pour qu'un minimum de vos revenus soient soumis au barème susmentionné, vous pouvez profiter de différents mécanismes. Mais encore faut-il les différencier.
- Abattement
Il s'agit d'une fraction de vos revenus qui ne sera pas soumise à l'impôt. Certaines professions, ainsi que les retraités en bénéficient. L'ensemble des salariés bénéficient même d'un abattement de 10% au titre des frais professionnels. De ce fait, si votre revenu annuel est de 20.000 euros, seuls 18.000 seront pris en compte pour le calcul de l'impôt.
- Réduction
Ce mécanisme permet de diminuer votre imposition dans certains cas. Si vous avez fait un don à une association, ou une œuvre d'intérêt général par exemple. Cela donne droit à une réduction d'impôt sur le revenu égale à 66 % du montant versé, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Par exemple, un don de 50 € ouvre droit à une réduction d'impôt de 33 €, un don de 100 euros à une réduction de 66 €.
- Crédit d'impôt
C'est un mécanisme assez proche de la réduction. La principale différence étant que si le crédit d'impôt est supérieur au montant de l’impôt, le surplus vous est remboursé. Vous pouvez notamment bénéficier d'un crédit d'impôt si vous employez un salarié à domicile pour une des activités listées par l'administration fiscale: garde d'enfants, soutien scolaire, entretien de la maison, jardinage... Si c'est votre cas, veillez à bien le déclarer pour bénéficier de ce crédit.
- Éxonération
Il s'agit tout simplement de vos revenus qui ne sont pas imposables, et ne rentreront pas dans l'assiette de calcul de l'impôt. Les intérêts perçus sur vos livrets d'épargne réglementée (Livret A, LEP, LDDS) en font notamment partie.
Revenu brut global, net imposable, fiscal de référence: quelles différences?
L'impôt sur le revenu est d'autant plus complexe que sur la déclaration qui lui est associée, ou sur l'avis d'imposition que vous obtiendrez, plusieurs types de revenus figurent. Sans que l'on sache vraiment à quoi chacun correspond. Ni sur lequel nous sommes imposés.
- Revenu brut global
Le revenu brut global est le plus élevé parmi ceux qui figurent sur votre avis d'impôt. Il correspond à la somme de tous les différents types de revenus que vous avez perçu sur l'année civile. Ainsi il comprend en premier lieu vos salaires nets imposables.
Mais également, en fonction de votre situation, d'autres revenus comme les pensions retraites, les allocations chômage. Ou encore vos revenus du capital : revenus fonciers, plus-values immobilières, bénéfices commerciaux et non commerciaux.
- Revenu net global, et net imposable
Le revenu net global est assez proche du revenu brut global. Il suffit de déduire de ce dernier un certain nombre de charges listées et détaillées ici par la DGFIP. Mais globalement, on peut inclure les pensions alimentaires que vous auriez versées ; les cotisations d'épargne-retraite ; ou encore une partie de la CSG (contribution sociale généralisée).
Retirez encore à ce revenu net global certains abattements spéciaux, et vous obtiendrez le revenu net imposable. Ces abattements concernent notamment les seniors de plus de 65 ans et les invalides. C'est lui qui sera soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

- Revenu fiscal de référence
S'il ne fallait en retenir qu'un, c'est celui-ci. Le revenu fiscal de référence (RFR) sert de critère pour obtenir par la suite certaines prestations sociales ou des exonérations sur d'autres impôts (locaux, taxe foncière). Pour le calculer, il faut partir du revenu net imposable.
À ce dernier il faut ajouter certains revenus exonérés d'impôts ou soumis à un prélèvement libératoire (les revenus des capitaux mobiliers par exemple). Et certains abattements ou charges déductibles (l'abattement de 40% sur les dividendes par exemple). Le RFR sera donc supérieur au revenu net imposable.