Inflation: Bruno Le Maire met encore la pression sur les industriels pour faire baisser les prix

À l’approche de la rentrée scolaire, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et Olivia Grégoire, la ministre chargée du Commerce et des PME, reçoivent ce mercredi et jeudi les distributeurs et les industriels. Objectif, trouver des solutions alors que les prix dans les rayons alimentaires restent très élevés. Plus 12,7% en juillet selon l'Insee, par rapport à il y a un an. Le ministre a dévoilé ce mardi les objectifs de ces deux réunions.
"Qu’est-ce que je vais leur demander concrètement? D’abord d’élargir le nombre de produits sur lequel distributeurs et industriels peuvent faire des efforts. Aujourd'hui, il y a une liste de 1.000 produits alimentaires, mais il faut qu’il y en ait beaucoup plus. Je souhaite qu’il y ait plus d’industriels qui soient engagés. Il y en a 35 aujourd’hui, je pense qu’on peut en avoir plus qui soient engagés contre la vie chère et contre les prix trop élevés. Et puis le troisième engagement que j’attends de la part des industriels et des distributeurs, c’est d’inscrire ces décisions dans le temps pour que nos compatriotes puissent avoir de la visibilité sur la baisse des prix”, assure-t-il.
Des sanctions à prévoir?
Le ministre de l'Économie exhorte donc les distributeurs et les industriels à accélérer la cadence, sous menace de sanctions. Aujourd'hui, seuls 1.000 produits ont vu leur prix baisser, sur les dizaines de milliers qui garnissent les rayons des hypermarchés. Le ministre de l'Économie en veut beaucoup plus, alors que moins de la moitié des grands industriels ont consenti à des efforts jusque-là. Et si certains ne jouent pas le jeu et gonflent leurs marges de façon excessive, cette fois, Bruno Le Maire le promet, il les dénoncera publiquement. Et il menace même de récupérer les superprofits éventuels par un impôt spécial dès l'année prochaine.
Un représentant de la grande distribution n'y croit pas. Impossible de taxer des groupes mondiaux qui font l'essentiel de leurs profits à l'international. Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution, invité d'"Apolline Matin" ce mercredi sur RMC, l'action du ministre de l'Economie est assez limitée.
“Bruno Le Maire avait convoqué les 75 plus gros industriels en leur demandant de renégocier, ils ont purement et simplement refusé. Ils n’ont pas joué le jeu la plupart du temps et ils ont essayé de contourner la difficulté. Bruno Le Maire menace de sanctions, mais ça suppose souvent des lois, c’est compliqué… Il n’a pas tant de moyens à sa disposition”, indique-t-il.
Selon nos informations, une autre piste sera avancée par Bercy. Celle d'avancer les négociations commerciales entre les agriculteurs, les industriels et les distributeurs, qui se tiennent chaque année à partir du 1er décembre, afin de forcer la main des industriels.